Cloclo : la face cachée de l’idole

Cloclo : la face cachée de l’idole

Tous les ans, le cinéma français nous réserve un biopic qui fait figure de véritable événement et l’année 2012 n’y échappe pas. Après Edith Piaf ou Serge Gainsbourg, c’est au tour de la vie de Claude François d’être adaptée sur grand écran. Dans Cloclo, Florent-Emilio Siri retranscrit le destin tragique de cette icône de la chanson française. Trente ans après sa disparition, cette star adulée a marqué toute une génération et c’est avec une certaine impatience que beaucoup attendent la sortie du film. Mais est-il réellement à la hauteur du personnage ?

Claude François c’est : 67 millions de disques vendus à travers le monde, un précurseur dans de nombreux domaines et un personnage hors du commun. Faire un film sur sa vie, c’est répondre à des impératifs importants en termes d’image, de marketing et de proximité avec les fans. Un défi difficile qu’a tenté de relever Florent-Emilio Siri, à qui l’on doit Nid de Guêpe ou l’Ennemi Intime (où l’on retrouve à chaque fois Benoît Magimel, l’acteurl fétiche du réalisateur ).
Pour réaliser Cloclo, il fallait tout d’abord convaincre la famille du chanteur. L’acteur Jérémie Renier explique que « Claude Junior craignait que l’image de son père ressorte altérée et dégradée de cette aventure. Il faut savoir que les personnes qui gèrent l’héritage et l’image de Claude François font très attention à tout ce qui se fait, se dit ou s’écrit à son sujet. Il y a donc eu un droit de regard de la famille sur le film, les fils de Claude François ont ainsi souhaité accompagner le projet de A à Z.» Mais tous s’accordent à dire que cette participation a été bénéfique pour le film, notamment pour l’acteur principal : « Le fait que les fils de Claude François soient producteurs exécutifs nous a permis d’avoir accès à des documents inédits, ce qui m’a énormément aidé pour préparer le rôle. »

Le projet lancé, Florent-Emilio Siri pouvait s’attaquer à la vie de Claude François. Faire un biopic est toujours un exercice difficile, encore plus pour ce type de personnage. Ainsi, le cinéaste dévoile un Cloclo complexe aux mille visages, à la fois star de la chanson, machine à tubes, patron de presse, bête de scène, business man, homme à femmes et père de famille. Pour Siri, « Claude François a vécu 10 vies en une et on savait qu’il allait droit dans le mur.» Mais Cloclo s’avère être un biopic tout ce qu’il y a de plus basique de la naissance à la mort de l’artiste, très linéaire et sans véritable coup de folie dans la réalisation. Pourtant, le cinéaste nous livre un Claude François aussi sombre qu’étincelant. Le jaloux maladif, nombriliste, maniaque et limite paranoïaque côtoie le novateur, véritable génie de la musique, toujours à l’écoute de son évolution et qui fait briller tout ce qu’il touche. « Il était important d’explorer l’homme qu’il était à travers le récit de son enfance, de ses failles, de ses peurs et de ses déboires… »

Pour interpréter ce Cloclo de 17 à 39 ans, on retrouve Jérémy Rénier. Premier choix qu’explique le réalisateur, « Je voulais Jérémie Renier pour le rôle principal. C’était une condition siné qua non pour que j’accepte de faire le film. Sur le tournage, il a toujours réussi à m’épater, jusqu’à m’en faire pleurer. C’est lui l’élément conducteur qui fait parfaitement la liaison entre le spectateur et l’univers de Claude François. » Malgré un début timide et une identification difficile au personnage, on est très vite bluffé par la ressemblance physique et le jeu d’acteur. L’illusion fonctionne parfaitement, Jérémy Rénier disparaît pour laisser place à Claude François. Mais au-delà de cette interprétation, le film est tout ce qu’il y a de plus classique. Cloclo reste dans les sentiers battus des biopics vus et revus et ne se démarque malheureusement pas, à l’inverse d’un film comme Gainsbourg, un parcours héroïque.

Au final, Cloclo fait son travail et retranscrit parfaitement la vie unique de la star. Pas de doute, le film va satisfaire les fans et ceux qui veulent découvrir ce personnage, en s’attaquant aux facettes inédites de sa vie. Un bel hommage à découvrir le 14 mars dans les salles.

 

Revenir aux Actus
À lire aussi
152 queries in 0,168 seconds.