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Prix : 22.00 Euros

[complet] IAM + Saïd

COMPLET

>> IAM [Rap français]

Le groupe naît en 1984-85 sous le nom de Lively Crew, et est tout d'abord composé de deux membres, le rappeur Akhenaton et le DJ Kheops. Le troisième membre, Shurik'N, ancien danseur devenu rappeur, arrive en 1988. Le groupe change alors de nom et devient B Boys Stance. Enfin, l'année suivante, Freeman, Imhotep et Kephren rejoignent le groupe, désormais appelé IAM. Ils sortent alors leur premier album, Concept (cassette). Ils signent ensuite un contrat avec Virgin Records et sortent ... de la planète Mars en 1991, qui deviendra un hit majeur en France. La sortie en 1993 de Ombre est lumière leur permettra d'accroitre encore un peu leur popularité, tout comme la chanson « Je danse le mia » qui reprenait des expressions marseillaises, écoulée à plus de 600 000 exemplaires.

Mais le plus grand succès commercial du groupe a été L'école du micro d'argent, sorti en 1997, qui a valu au groupe deux récompenses aux Victoires de la musique. Il est devenu disque d'or en seulement deux jours. Il se vendra au total à plus d'un million d'exemplaires, atteignant le statut de disque de diamant. Cet album donnera au groupe une renommée internationale. Le célèbre groupe américain Wu-Tang Clan en featuring sur l'album participa probablement au succès de l'album outre-atlantique.

Après le succès colossal de L'école du micro d'argent, les membres du groupe ont suivi des carrières « solos », avec notamment la sortie de Métèque et Mat d'Akhenaton en 1997, Où je vis de Shurik'N en 1998, ou encore L'Palais de Justice de Freeman en 1999. Ils vont également travailler sur d'autres projets, comme par exemple Akhenaton avec la sortie en 2000 du film Comme un aimant. Il publiera par la suite deux albums solos, Sol Invictus (2001) et Soldat de fortune (2006).

Le groupe va se rassembler à nouveau pour publier en 2003 Revoir un printemps, au succès critique partagé. IAM prépare un nouvel album pour avril 2007 dont le 1er extrait s'intitule "Une autre brique".

>> Saïd [Rap français]

SAID :

Rien ne sert de courir... Et pourtant, ces derniers temps, on ne compte
plus les sprinters à bout de souffle, les ambitieux, excités de la
réussite qui pleurent d'avoir trop voulu tout obtenir tout de suite.
Attendre. Le mot clé. Un mot aujourd'hui obsolète. Plus personne ne
veut attendre. On veut tout, sans délai ni galère. Maintenant !
C'est regrettable.
Parce qu'évidemment, comme le dit la célèbre fable, c'est de partir à
point qui compte.
Les artistes, surtout les artistes, ne devraient jamais l'oublier. De
vouloir griller les étapes est le plus court chemin vers l'oubli. Bien
sûr, ça relève de la pure logique! Un artiste qui sait patienter, un
artiste qui comprend que c'est la multiplication des expériences qui
lui fournira le matériel nécessaire à l'édification de son univers a de
fortes chances de s'installer dans la durée.

À Marseille, Saïd, 33 ans. Né Français.
Son cv n'a rien de clinquant.
Un cv rédigé à coups de quotidien, loin des projecteurs qui brûlent
l'ego.
En 1984, Saïd découvre le hip hop. Son truc à lui, c'est la danse. Et
sur la planète Mars, les danseurs sont une denrée rare. Saïd travaille
dur. Il s'impose. À ses côtés, déjà, un certain Shurik'N. Côté musique,
Public Enemy comme premier émoi, et puis 2 Pac, Biggie, Nas, Jay Z.
Références qui impressionnent mais surtout qui lui apprennent qu'il est
possible de mêler sons qui élèvent et textes qui interpellent.
1993: Saïd intègre le groupe Prodige Namor. Il y danse, évidemment.
Curieux de nature, il s'essaye aussi au micro, travaille son flow mais,
très vite, il comprend: rapper, c'est bien mais d'autres s'en sortent
beaucoup mieux. Pourquoi pas chanter alors? Parce que Saïd a une voix !
Une sacrée voix, qui sait croiser la soul, le R&B, celui qui groove
plus qu’il ne racole, celui qui a du rythme et du blues, le rap aussi,
loin des formes habituelles. En France, les chanteurs manquent de
considération. Ils ne sont pas assez hardcore, pas assez rue, pas assez
ceci, pas assez cela. Comme s'il suffisait de rapper pour être crédible
et de chanter pour être condamné à Pascal Sevran... Pas grave, Saïd est
patient. Saïd continue à vivre. Loin des sirènes de la célébrité, il
engrange les souvenirs, les fragments de vie. Il progresse.

En 1998, sort « L’Heure de Vérité », l’album de Prodige Namor. La même
année, dans les bacs, le "Où Je Vis" de Shurik'N, "le premier disque de
rap français qui m’a marqué
" confie Saïd.
En 2000, il fait un morceau sur l’album de 3ème Œil, « Avec Le Cœur ».
En 2002, il collabore avec L’Eskadrille sur la compilation « Don’t Spleep ».
Il enchaîne ensuite
les apparitions sur plusieurs compilations, dont « OM All Star » et
celle de Def Bond. Entre deux sessions studio, Saïd joue aussi les
choristes sur scène pour le 3ème Œil.

Saïd danse. Saïd monte sur scène. Saïd chante. Saïd sait qu'il est
prêt. Pour un album. Le sien.
Première étape: des pré maquettes, enregistrées avec l'aide de
Shurik'N. Grand frère protecteur et guide, aussi conseiller artistique.
Résultat: signature chez 361 Records.
La suite: "De Swing Et De Soul", sortie en avril 2006. Avec, aux
manettes, devinez, Shurik'N. Pour Saïd, ce premier album ne pouvait se
faire qu'avec Shurik'N. Impossible autrement. On devine le garçon
fidèle.
Et ce disque, c'est la découverte d'un style jusqu'ici rarement déployé
en France. Du swing et de l'âme. Mélange subtil de sensualité, de
tendresse, d'ironie et de groove, Saïd chante pour séduire, pour
rassurer, pour remercier, pour ouvrir des portes, pour se souvenir.
Jamais dans l'agression, jamais dans le cynisme. Mais attention, Saïd
ne chante pas non plus le sourire niais accroché à la face. Non. Ici,
on sent la force de l'existence, l'exigence, la peur de perdre un être
cher, le blues, l'impact des trahisons (comme sur le narquois et
impeccable "Merci"), la vie de tous les jours, pas celle lugubre et
sans espoir distillée par les médias mais celle qui permet de devenir
un fils, un père, un mari, un ami. Celle qui, malgré les galères,
pousse à vouloir aller plus loin. Ici, les coups durs ne sont pas
glorifiés, jamais éludés (misère sociale, chômage, alcoolisme,
problèmes de couple...) mais il y a toujours une suite, une possibilité
de rédemption. Un après.
Pour Saïd, l’écriture est une vraie thérapie. « Un moyen de se vider
sans tomber dans l’excès
» dit-il. Il n’aborde que des sujets qui le
touchent. Père de famille dévoué, il préfère privilégier un discours
optimiste, pour ses deux petits garçons. Son regard lorgne du côté de
l’avenir. Avancer, encore et encore. Sur "Quand Je Vous Regarde", il
fait à sa descendance une vibrante déclaration d'amour, balade R&B aux
pointes jazz. Touchant.
Saïd choisit ses sons à l'émotion. "Quand je vibre, je prends. C’est
aussi simple que ça. Après, il faut que le son puisse s’adapter à ma
voix. Parce qu’un chanteur, quoiqu’on en dise, a une identité vocale.
Moi, je suis baryton.
»
Un baryton doué, qui va probablement noircir les pistes de danse. Son
disque regorge d'appels au rapprochement des corps, 17 hymnes à la
langueur et à la moiteur. Mais, au détour d'un refrain, on peut aussi
entendre ce genre de choses: "Je ne suis pas différent des autres. J'ai
mon fardeau à traîner. Je ne suis pas différent des autres. J'ai mes
cibles à ajuster. A chaque flèche que je décoche, je joue ma destinée »
chante t-il sur « J’y Crois", en binôme avec Shurik'N.

On sent que ce disque vient de loin. Qu'il a été maintes fois pensé.
Tout ici a du sens. Du poids. Sans jamais altérer la puissance du
groove. Saïd sait où il va. Indéniablement. Et si l'époque est à la
confrontation, aux discours qui divisent, Saïd, lui, poursuit sa route,
évite les raccourcis dangereux et délivre un disque populaire,
unificateur et concerné. Du swing et de l'âme, oui. Sans complexe ni
formule. Juste une jolie parcelle d'humanité. Loin des faux-semblants.

Partir à point. Saïd l'a toujours su.

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