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Tryo + Kiss & Drive au Zenith

On veut du green, green, green, greenWASHIIIING !

Ça y est ! Depuis Ce Que L’On Sème en 2008 et la longue tournée qui avait suivi, on attendait avec impatience le retour de Tryo. Et on avait surtout hâte de les retrouver en live pour "greenwashinguer" avec eux. C’est donc ce soir du 17 octobre que ce vœu va être exhaussé.

Mais avant de retrouver la joyeuse troupe, c’est une brunette bouclée qui s’installe sur scène. « Bonjour tout le monde, je m’appelle Kiss & Drive » nous lance-t-elle avec un accent très particulier. En fait, Elisabetta Spada de son vrai prénom, est originaire de Rome et vit depuis cinq ans à Bruxelles. Du coup, son accent italo-flamand rend encore plus atypique ce petit bout de femme qu’on pourrait rapprocher de Camille ou Olivia Ruiz, de par son énergie vocale et technique.
Après une chanson sur l’affection familiale, Kiss & Drive, accompagnée d’un pianiste et d’un violoncelliste, nous propose de reprendre un titre de Kylie Minogue : WTF ?! « Normalement je la joue de manière plus érotique mais ce soir c’est prohibé parce qu’il y a des mineurs dans la salle » (rires). N’empêche que cette version d’In Your Eyes est applaudit par toute la salle. Et alors qu’Elisabetta enchaîne avec une nouvelle compo boostée par sa loop machine, des capotes gonflées virevoltent dans le ciel du Zénith. Une dernière mélodie et le trio se retire pour laisser place à la tête d’affiche.

Il est 20h45 et dans la salle, ça s’excite. Les quatre acolytes montent enfin sur scène, mais pas vraiment là où on les attendait : au fond de la fosse, une mini scène a été installée avec un piano. Après un Yakamonéyé qui échauffe les esprits, Mali prend la parole et encourage le public : « C’est la première date de la tournée et on sait qu’à Lille, on a le meilleur public de France. Du coup si jamais on se plante, on se dit que c’est pas grave. Eux [les nordistes] ils sont indulgents ! »
Tout au long de la première partie du concert, Tryo nous joue les titres de ses deux derniers albums, l’occasion pour pas mal de monde de découvrir ces chansons où se mêlent politique et réflexion sur la vie. Et on se prend assez vite au jeu. Comme souvent avec Tryo, il n’est pas difficile de chanter les refrains tous en chœur. Mention spéciale à Ladilafé, qui rend hommage à Patricia Bonnetaud qui fut leur "manageuse" depuis leurs débuts. L’instant est magique : alors que le Zénith chante à tue-tête, la "petite scène" s’ébranle pour rejoindre la grande.
Après que les poubelles soient sorties (Sortez-Les), le groupe va se cacher derrière une grande tenture blanche et entame un Boulawa tout en jeu d’ombres. Le spectacle est fascinant tandis qu’on devine des toits de maison, un lampadaire… tout un décor qui va vite prendre vie.

Toi et Moi rapproche encore un peu plus les spectateurs, avant que le solo de batterie de Danielito embrase le Zénith pour Un Jugement Sans Appel. Manu et Guizmo s’autorisent même une petite battle de guitare. Puis un gimmick assez connu vient nous chatouiller les oreilles. C’est alors que tout le Zénith se met à chanter la chanson des Aristochats (Tout Le Monde Veut Devenir Un Cat), pendant que Manu, Mali et Guizmo vadrouillent de toit en toit. Catman (aka DJ Shalom) enchaîne avec un bon beat et les Tryo entament un Haka électro-techno avant de grimper sur deux podiums situés de chaque côté de la scène. Accrochés à leur bar de fer, portant de grosses lunettes à la Polnareff, ils enflamment le Zénith. L’ambiance est tellement énorme qu’elle ferait rougir un samedi soir à la Fabrik’ ou l’H2O. Le show dure une dizaine de minutes pendant lesquelles les deux podiums s’affrontent dans une compét de danses hyperactives.

Alors que la salle a retrouvé son calme avec Le Temps, Mali relance la machine avec quelques accords de Ladilafé et le public suit au quart de tour. Tryo enchaîne avec quelques titres mieux connus de tous (Ce Que L’On S’Aime, Serre-Moi). Puis le chanteur introduit le prochain titre avec une phrase bientôt culte dans vos soirées : « L’alcool ne résout pas tous les problèmes, mais l’eau et le lait non plus ! » (rires). Avec un jeu de scène sur les toits assez sympa, Mali assure qu’il est Désolé Pour Hier Soir. Du coup pour s’en remettre et finir en beauté le tour d’horizon du dernier album, on se lave tous au Greenwashing.

Les lumières s’éteignent, le Zénith est en feu. Le groupe revient pour le rappel, le Zénith jubile. Tryo entame La Misère D’en Face, le Zénith suit, les mains en l’air. Cette communion avec le public est exaltante. Certains ados (un peu aidés) planent très haut, les tous petits ont les yeux qui brillent, les fans des débuts revivent leurs jeunes années, le groupe a le sourire aux lèvres.
Mali présente ensuite toute la troupe : 35 personnes, parties de Lille pour aller à Rouen, Paris, Nice… Mais là, le public réplique par des « boouuuhh » intenses. Mali bloque : « Bouh ? Ah parce qu’on va dans le sud !? » Message reçu, le chanteur s’exclame : « Mais vous savez que vous êtes les meilleurs ! Ne laissons pas Lille à DSK, au Carlton, ne laissons pas Hénin-Beaumont à Le Pen !… Merci à vous pour votre accueil, ça nous pousse pour le reste de la tournée !! » Tryo achève son rappel avec L’Hymne De Nos Campagnes.

Mais les lumières se faisant désirer à se rallumer, on se dit que tout n’est pas fini. Le groupe retourne sur sa mini scène qui s’avance jusqu’au milieu de la fosse et nous offre un medley d’anciens titres qui galvanisent une dernière fois la foule. La Main Verte, France Télécom, C’est Du Roots renvoient les moins jeunes quelques années en arrière, un souffle de liberté s’empare du Zénith.

Et pour nous dire au revoir, le groupe affirme : « J’ai Trouvé Des Amis ». Assurément ce soir, Tryo a pu compter sur ses fans nordistes pour prendre un peu de chaleur avant de partir sur les routes de France.

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