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Soan & Joe et la Machine à l’Aéronef

« J'crame la vie, c'est pas bien grave »

Soan met également le feu aux bonnes convenances. Talentueux, prétentieux, tête à claques, il s’avance avec nonchalance devant un Aéronef conquis. Un public pas si nouvelle star que l’on pouvait l’imaginer. Les groupies sont supportables, et chantent plus qu’elles n’hurlent. Bon point.
Soan se la joue rock star désabusée, ne s’adresse que très rarement à l’assistance. Et pourtant, jamais nous n’avons l’impression d’assister à un service après vente malhonnête. L’artiste reste lui-même. Ténébreux pour les uns, arrogants pour les autres.

L’après midi, il assurait déjà un set court et étonnant devant un parterre d’enfants. Mais pour ce goûter concert, il en serait presque devenu paresseux. Aucun mot pour les petits bouts devant lui. Pour autant pas antipathique, il se plie à un exercice difficile. Faire vivre des textes à la gaieté toute relative à une ribambelle de gamins de trois ans doit être une expérience. On aurait tout de même apprécié que le chanteur se laisse davantage séduire par ce concept à part. En somme, une balance en public. Dommage.

20h30. Joe et la Machine assure la pré chauffe.
Des mélodies entêtantes, de sacrées prises de risques, melting pot de ce qui se fait de mieux en chanson française. L’assistance se plaît à découvrir un univers déjà tellement bien dessiné. L’électro chasse la guitare sèche et des plages planantes s’aménagent quelques délicieux instants.
Un seul homme orchestre est au centre de tous ces savoureux sons : Jonathan Rabany. Un rien désinvolte, il aligne quelques authentiques pépites. Plusieurs fois croisé sur la route, Joe et la Machine mérite sincèrement le détour.

Quelques minutes plus tard, Soan expédie bien vite le single Next Time, avec classe, un rien crâneur. Ca, c’est fait !
Le code vestimentaire reste du Soan tout craché (au visage) : un kilt sur un jean poisseux. Il est en place. Intègre ou copie de Noir Dez, qu’importe, ça joue, et sacrément bien. Avec un seul album, on pouvait craindre le syndrome Tortue Willem (rejouer live plusieurs fois le même titre), il n’en sera rien. Soan lâchera même quelques inédits : A tire d’ailes, Conquistador, etc. La prestation pue le rock craspec et Soan arrache de vrais moments d’émotions (Ethylotest) sous des lumières blafardes. On pourra toujours reprocher à ce casse couilles de trop souvent la ramener. Mais sur scène, il fait le job, et il assure. Marginal, dans le système, branleur, entier… On s’en contrefiche dès lors qu’on fait l’effort de chercher l’homme sous le personnage médiatique.

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