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Skip The Use au Splendid

Rendez-vous devant le Splendid dès 17h avant le concert de Skip The Use. Trois fans attendent déjà le groupe lillois qu’elles ont vu six fois en concert. Mais à l’intérieur se prépare une rencontre entre Matt, le chanteur de S.T.U et Marc-Antoine. Ce jeune volontaire de 17 ans a eu cette chance après avoir donné 4 heures de son temps à une association lilloise. Skip The Use a souhaité participé à cette tournée Orange RockCorps parce que le groupe aime que « les gens fassent des trucs ensemble, qu’ils se passent des choses ». Ce sont en tout vingt volontaires qui ont aidé les associations et qui vont partager ce concert. Le jeune lycéen assis à coté de Matt n’en est pas à ses premières heures de bénévolat (Les petits frères des Pauvres, Vaincre la Mucoviscidose…) et à sa première rencontre (AaRON…). Pour Matt, « les groupes comme nous sont souvent sur la route donc ces concepts comme Orange RockCorps permettent de nous aider à donner ». Un peu stressé, Marc Antoine sort les petites questions qu’il a préparées pour le groupe. L’exercice lui paraît difficile mais face à l’accueil de Matt, le journaliste en herbe s’en sort très bien. Il en profite pour revenir sur les influences du groupe, leur passage aux Victoires de la Musique et leur retour à Lille ce soir. Skip The Use est très « content de jouer au Splendid » confirme le leader. « Tous nos potes seront là dont Projet Bière Bitch en première partie, et nos familles, tous ceux que tu ne vois pas quand tu es sur la route. On jouera même quelques morceaux de Carving ce soir. » Marc-Antoine qui aime beaucoup le Splendid aura donc la chance d’assister à la reformation de ce groupe !

La salle lilloise affiche complet pour l'occasion. 900 personnes sont venues voir le groupe qui monte. Il fait chaud lorsque nous débarquons dans l’ancien cinéma reconverti en salle de spectacle, et on a du mal à se mouvoir dans les allées. Peu importe, chaleur, sueur et bonne humeur font partie du programme.

La première partie est assurée par Projet Bière Bitch, dont le nom propose un jeu de mots rappelant sans difficultés le film à petit budget, mais à grand succès Le Projet Blair Witch. Le quatuor nous offre un rock efficace et entrainant. Ils sont visiblement ravis d’être là et le chanteur, Antoine, n’a pas besoin de pousser trop pour chauffer la salle. Le public, réactif, leur fait un bon accueil même si on sent poindre l’impatience de la foule à l’idée de la rencontre qui va suivre. Après des titres aux noms évocateurs : Just Play Rock’n’Roll ou My beer, my bitch, le groupe remercie chaleureusement leurs amis de Skip the Use de les avoir invités pour ouvrir leur show.

Car il s’agit bien d’un show que va nous offrir le quintet lillois ce soir. Le public est au comble de l’excitation quand Matt et ses comparses débarquent. Créé en 2008, le groupe S.T.U nous offre une musique qui s’approprie les genres : rock, punk, pop, …. Leur premier album simplement intitulé Skip the Use est sorti en 2009, en 2011 leur EP Sound for the Shadow leur permet de sortir de l’ombre et les choses s’affirment avec Can Be Late en 2012. Nominés aux dernières victoires de la Musique dans la catégorie « Groupe ou artiste révélation scène », ils sont repartis bredouilles. Mais peu importe ! Le public n’a pas besoin de récompenses pour savoir ce qu’il fait là ! Dès la première chanson, People in the Shadow, on est subjugués. Matt est très communicatif, son mot d’ordre est simple et il nous l’expose avec un très clair « Ce concert on va le faire ensemble ! Toi et nous ! » Rien de plus simple, le public explose, Matt n’hésitant pas à faire bouger les gens de place. Si le groupe tient beaucoup sur le charisme de Matt, on salue aussi l’excellente performance des musiciens. Leur interactivité et leur communion, à coup de sourires dont eux seuls connaissent la signification, de gestes et d’éclats de rire participent à l’interactivité si chère à Matt Bastard.

Fallin’ précède la superbe interprétation de Ghost, les quelques personnes qui, jusqu’à maintenant, restaient statiques se mettent à bouger et on assiste, du fond de la salle à une marrée humaine impressionnante. Au moment d’entamer la très mélancolique et triste Darkness Paradise, le groupe la dédie à JP, chanteur des Cross9 et à sa famille présente dans la salle. Le tempo beaucoup plus lent permet d’apprécier pleinement le texte, Matt met ses tripes dans son interprétation et le temps semble suspendu.

La mélancolie est de courte durée, les titres suivants s’enchainent : You are, Cup of Coffee, et la très revendicative The Face. Surtout arrive le moment romantique du soir avec She’s My Lady, dédiée cette fois à tous les mecs avec des barbes ! Et oui, on arrive encore à être étonné par l’énergie, l’humour et la communication de Matt qui nous fait rire avant d’entamer cette chanson d’amour, écrite pour les filles, mais qui sonne à contre-courant des chansons romantiques habituelles.

C’est sur cette note particulière que se finit la première partie du concert. Le public est agréablement surpris par la bande de tissu au fond de la scène qui n’affiche plus Skip the Use mais Carving ! Et oui, S.T.U nous fait le plaisir de revenir presque dix ans en arrière. En 1994, au moment de la création de leur groupe de punk qui a écumé pendant de nombreuses années la scène lilloise et française. On se régale des titres Black Boy, Yallah et My Board. Le trompettiste et le saxophoniste se joignent au groupe et par leur bonne humeur, réussissent à enjouer encore un peu plus le public qui apprécie cette exclusivité !

Malheureusement le temps passe trop vite et le moment du rappel arrive. Au moment d’introduire Bullet in my head, Matt nous fait faire « quelque chose de complètement fou, pour arriver au top de l’interactivité » entre le public et la scène. C’est ainsi qu’il fait s’asseoir tout le monde et ensuite se lever comme un seul homme. L’effet est saisissant et introduit bien l’esprit belliqueux de la chanson. Bastard song clôt comme souvent, le set de S.T.U. On a du mal à les laisser partir, on ressort du Splendid avec un coup de chaud mais un grand sourire aux lèvres. Heureusement, les Skip the Use reviennent à l’Aéronef le 28 novembre. Nul doute qu’on s’y retrouvera pour apprécier une fois encore leur univers !

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