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Kaponz & Spinoza et Marvin Hood à l’Aéronef

Difficile de ne pas tomber dans la caricature encombrante. Alors autant s’en débarrasser directement : oui, ce soir c’est plus une boum nouvelle génération qu’un concert ; oui, ce soir les groupes jouent à fond la corde du « groupie power » ; oui, ce soir la plupart des adultes qu’on croise ce sont les parents venus accompagner leurs bambins ; et oui, ce soir nos tympans n’ont pas été percés par le son des guitares mais par les cris des jeunes filles en fleur. Voilà le tableau.

Mais pour parler plus sérieusement de cette soirée, organisée en partenariat avec Music In Your Room, disons qu’elle a été décevante pour les personnes de plus de 18 ans (parents exclus). On annonçait la convocation des démons du rock’n’roll, mais ce sont plutôt les angelots bébés rockeurs qui sont venus. La prestation de Marvin Hood n’avait rien à voir avec celle qu’ils avaient donnée en première partie de The Virgins en octobre. Bien que le groupe ait agrandi son line-up depuis, la sauce prend moyennement. Il semble même qu’Aurélien (chant, guitare) ait quelque peu délaissé son identité pour en emprunter pas mal à Sliimy.
Mais soyons honnêtes, la pop acidulée et les rythmes enjoués de Marvin Hood invitent toujours à l’évasion haute en couleur. Le public y trouve son compte et applaudit chaleureusement. Les aficionados, encouragés par le groupe, acclament même chacun des membres à tour de rôle. Il faut donc avouer que, si la prestation n’est pas la plus professionnelle que Marvin Hood ait donné, c’est peut-être tout simplement parce qu’ils sont là pour se faire plaisir. Toujours est-il que lorsque le groupe sort de scène, la fosse est enjouée.

C’est alors au tour de Kaponz & Spinoza de faire son entrée sur scène. Le groupe, parisien, s’est notamment fait connaître grâce à deux choses : son guitariste-chanteur, Jérémy, qui interprète le rôle de Maël dans le film LOL, dans lequel on retrouve le titre Exil ; et par la diffusion nationale d’un autre morceau du groupe, J’espère. A l’écoute de celui-ci, on pense le groupe plus âgé, ou au moins assez mature pour son âge. Et c’est à défaut qu’on croit ça. Car Kaponz & Spinoza fait bien partie de la nouvelle génération des « bébés rockeurs », celle qui fait crier les filles, celle à qui on prédit un grand avenir, celle qui fait partie de « la hype ».
Ils ont un talent d’écriture, c’est indéniable. Ils manient leurs instruments avec brio, c’est une certitude. Mais lorsque Jérémy ne chante pas le pont de J’espère parce qu’il rigole, on se dit qu’il y a un manque de professionnalisme quand même – là encore, on est tenté de se faire la même réflexion que pour Marvin Hood. Pour autant, soyons indulgents, le groupe sait mener son public dans son univers, mélangeant mélodies romantiques et frénésie électrique. On est charmé par les morceaux intimistes tels que Tout se gagne, tout se perd, et on apprécie la découverte d’un nouveau titre, Le Colosse. Mais ce ne sera pas l’éclat qu’on pouvait espérer d’un groupe a priori prometteur.

Il va s’en dire que cette soirée visait un public bien ciblé, dans la tranche des ados hype de la mèche et des talons. Pour les amateurs de pop et de rock un peu plus « sérieuse », il vaudrait mieux revoir ces groupes dans des concerts moins caricaturaux afin de les apprécier à leur juste valeur…

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