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Jef Kino + Monsieur Rémi au Splendid

Quel chanceux ce Monsieur Rémi ! Premier Splendid et première partie, sur invitation de Jef Kino. En effet, fort d’une collaboration durant sa résidence, les deux artistes ont eu un coup de cœur réciproque pour leurs univers, leurs personnalités et se sont donnés la main le temps d’un concert.

Monsieur Rémi en première partie

Sur une scène tamisée, évoquant un voyage, sur les toits d’une ville, Monsieur Rémi est venu nous faire prendre un peu de hauteur sur l’homme, sa condition et sur ce qu’il a de plus cher, l’amour.

S’installant seul, le Monsieur de Rémi, Sébastien Dillies, guitariste et choriste, s’installe et se lance dans une introduction aux airs tziganes, rejoint quelques instants plus tard par Rémi. Égrainant ses titres, déjà bien rodés avec un aspect théâtral qui n’est pas sans déplaire, le duo donne l’impression d’être des funambules constamment en équilibre, à la recherche d’un éclairage pour soulager nos maux.

Les écouter devient un vrai plaisir tant nous avons des références franches. La voix de Rémi tirant sur un timbre de Claude François voir de C. Jérôme (ça ne nous rajeunit pas…) et Cali, rien que ça ! La guitare de Sébastien, second membre, imperturbable, se rapprochant des lignes d’un Rodrigo du duo Rodrigo et Gabriela avec une précision chirurgicale et un sens de l’accompagnement dès plus juste.

L’ambiance ne se révèle pas électrique mais le trait d’union avec Jef Kino est une évidence tant les inspirations sont dans la même veine. Le public, quant à lui, attend son héros du soir.

Jef Kino présente enfin "haut les CŒURS"

Après 6 ans sans nouvel opus mais pas sans travail. Enchaînant les pièces de théâtre et reprise de Serge Gainsbourg, le bourreau des âmes à su trouver deux ans pour nous concocter un nouvel album, « Haut les cœurs », qu'il est venu présenter ce soir.

Dans la salle, nombreuses sont les têtes connues qui ont fait le déplacement : amis, personnalités médiatiques, programmateurs de salle... Sur scène Jef Kino est lui aussi très bien entouré, Hervé Poinas (Les Mauvaises Langues) à la basse, Sébastien Descarpentries à la guitare et à la batterie Laurent Mollat.

Les titres s’enchaînent, récents comme anciens. Les collaborations font ainsi une part belle aux duos/trios hommes-femmes, avec la présence par Cécile Cognet et Mylène Seignez. Le titre « Jamais le tour » en duo avec Mylène Seignez est en soit une pure merveille, nous rappelant le duo Marc Lavoine/Claire Keim, deux voix de velours pour un titre à faire tourner sur toutes les ondes. Sur ce morceau l’ampli du guitariste, un Peavey, apporte une couleur bleue, un grain qui change des Marshall et Orange, pour un solo tout en finesse. Nous sommes aux anges et les artistes s’en donnent à cœur joie.

En plus de deux heures de show, l’artiste nous entraîne dans son univers, chanson française à texte. Véritable show man, qui ne connaît pas le trac, Jef Kino charme un public déjà conquis et qui le suit de longue date.

L’homme au chapeau est venu sur la scène du Splendid pour un nouvel album mais aussi pour fêter ses vingt ans de carrière accompagné de sa guitare, de son accordéon et de ses textes. Amoureux de la vie, amoureux de la musique, amoureux de son public qui le lui rend bien. Pas besoin d’aphrodisiaque.

Au final, Jef Kino, qui chante n’avoir ni Dieu ni maître ne serait-il pas gouverné par cette force transcendante, l’Amour ?

Alors, Jef, saltimbanque où super (h)Eros de l’amour ? Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?

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