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Jake Bugg + honeyhoney à l’Aeronef

Il y a des soirs comme ça où rien ne va. Enfin, le postulat est un peu excessif. Disons que lorsqu’on se met en route pour aller voir le concert de Jake Bugg, on s’attend à prendre une bonne claque. Une dans le genre que nous ont mis Eugene McGuinness et Miles Kane il y a quelques semaines, même si le jeune anglais ne joue pas tout à fait dans la même cour musicale. Mais nous voilà à peine sur la route que les soucis commencent : les bouchons. En cette fin de semaine, la fatigue, l’agacement, l’excitation et le froid font un drôle de mélange. On arrive donc en retard mais heureusement le concert va juste débuter…

C’est honeyhoney qui démarre. Sous des apparences de country-folk, Suzanne Santo (chant/violon/banjo) et Ben Jaffe (guitare/percussions) balancent une musique qui fait très traditionnelle, mormone même. Le violon puis le banjo de la jolie brune surtout donnent cette impression de bande son du film « L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux ». Pourtant, le public embrasse l’univers de honeyhoney avec plaisir et enthousiasme. Le duo plaisante et communique beaucoup, même si tout le monde ne comprend pas l’anglais parfaitement. Bref, on laisse les trois quarts d’heure se dérouler patiemment. La folie viendra après espère-t-on.

Dans le fond de la scène, il y a un énorme vinyle avec 'Jake Bugg' inscrit dessus. Sobre et efficace. Les enceintes elles, distillent un dernier titre d’Oasis. Le songwriter anglais arrive sous les applaudissements de l’Aéronef. Après There’s A Beast And We All Feed It qui débute le set, la foule est déjà en délire. Surtout lorsque Jake Bugg prend sa voix hyper grave pour dire « Merci, bonsoir Lille ». Visiblement, il ravit la jeune flore lilloise très présente dans les premiers rangs. Comme quoi la "britpop-blues-folk-country" de l’anglais touche des plus jeunes aux plus expérimentés. D’ailleurs tout ce public éclectique s’enflamme dès l’intro de Seen It All.
Tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment. Pourtant, tout au long du set, on n’aura de cesse de se demander si Jake Bugg est malade, sur la réserve ou juste blasé et arrogant. Ou la timidité de la jeunesse peut-être. En effet sur scène, ce n’est pas l’euphorie. Certes la musique du jeune artiste ne s’y prête pas forcément, surtout avec des titres comme Simple As This, Country Song ou Pine Trees, mais là il n’y a même pas d’interaction avec le public, ni entre les trois musiciens.

Jake Bugg est un garçon talentueux, personne ne le niera. Sa maîtrise technique est indéniable, surtout en matière de solo. Mais en live, ces soli-là manquent d’âme, de folie… Ils ne retournent pas une salle. Et c’est ce qu’on attendait un peu du jeune prodige. Les lumières ou les tubes Two Fingers et Messed Up Kids pallient à peine le manque d’énergie du show. Le public applaudit chaleureusement, presque poliment et remue gentiment, quand il ne discute pas – les « chuuuut » seront un peu le fil rouge du concert. A croire que certains ne sont venus que parce qu'ils sont attirés par la notoriété de l’artiste et pour dire « je l’ai vu sur scène ».
D’ailleurs en plein A Song About Love, Jake Bugg s’interrompt net : dans les premiers rangs, une fille s’est évanouie et la sécurité galère à la récupérer. Après plusieurs bonnes minutes de standby, l’artiste reprend un peu en arrière, comme un jukebox qui était sur pause, comme si de rien n’était. On hésite toujours entre arrogance, "je m’en foutisme" et déception de sa part.
Heureusement, la fin du set amène un côté plus ‘fuck'n'roll’ à sa prestation : avec Kingpin puis Taste It, l’anglais semble se réveiller, même s’il continue à avancer vers la foule sans jamais la regarder. On a encore cette impression qu’il veut en finir au plus vite. Le genre de concert qu’un Kurt Cobain aurait pu achever en explosant le matos avec Nirvana. Avant de quitter la scène pour le rappel, Jake Bugg esquisse enfin un sourire en terminant What Doesn’t Kill You. EN-FIN ! Dans le public, certains se sont déchaînés eux aussi.

Pour sa dernière danse, l’artiste entame Broken. Un titre à vous arracher des larmes de cœur brisé justement. Avant de finir avec Lightning Bolt, il lance « Merci beaucoup. This is our last song. Thank you for coming, it was a real pleasure to play here… hum… passez une bonne soirée ». Le public est ravi. En partant, Jake Bugg aura quand même la classe (anglaise) de venir au devant de la scène pour applaudir à son tour le public avant de le quitter. La prestation n’était peut-être pas à la hauteur de nos espérances, mais elle a le mérite d’avoir été très professionnelle. Gageons que la prochaine fois, elle sera encore plus humaine.

En sortant, c'est à nouveau The Spunyboys qui ont assuré l'afterlive gratuit avec brio. 

Jake Bugg - Slumville Sunrise

  1. Charlotte

    bonjour ,
    oui c etais un super concert malheureusement jake etais malade depuis déjà plusieurs jours donc c est chouette qu'il est réussi a faire ce concert mais des gens qu'ils le suivent depuis longtemps ont dis que c est vrai qu'il etais pas au top de sa forme malheureusement .

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