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Alela Diane à l’Aéronef

« I have never been here », disait l’un de ses « lyrics » mercredi soir à l’Aéronef. Et Alela Diane l’a souligné en anglais au public lillois chanceux : il s’agissait de la première date de la tournée française de la révélation (une de plus…) du folk US, née le 20 avril 1983 à Nevada City. Avant de filer à Caen jeudi 2 avril et à Strasbourg le 4 avril, puis au Bataclan à Paris avant l’Olympia en juin. C’est « so amazing », dit-elle entre deux chansons, ravie par cette redécouverte excitante de l’Hexagone.
Les quelques centaines de spectateurs nordistes n’avaient eu que six semaines pour réviser le nouvel opus de la jolie brune, élevée dans une communauté hippie californienne et découverte dans la compilation « Even cowgirls get the blues ». Après The Pirate’s Gospel à l’abordage en France en octobre 2007 (l’enregistrement dans le studio paternel avait déjà trois ans d’âge), puis le projet Headless Heroes en 2008, Alela Diane a en effet débarqué une deuxième fois chez nos disquaires le 17 février 2009 avec To Be Still. Mercredi 1 avril, en mini-robe noire, épaules nues, bottes marrons très roots, avec sa natte sérieuse repliée à gauche, Alela semble la Pocahontas du néo-folk. Un mélange de Joan Baez (pour l’incantation) et de Karen Dalton (pour la country music).

L’Américaine n’a pas hésité à promouvoir son nouvel album, plus rythmé. Entamant doucement, seule, puis invitant ses musiciens (dont papa Tom) à la rejoindre titre après titre, jusqu’à proposer un son bien carré, à cinq : deux guitares acoustiques, une basse, une batterie et une timide choriste un peu pâlotte.
En lançant d'abord les principaux titres de « To be still », Alela a donné une tonalité plus rock qu’en avril 2008 – quand elle était venue sur la scène tourquennoise du Grand mix avec son papa et sa copine Mariee Sioux chanter le très épuré « The pirate’s gospel »
A l’époque, ses fans avaient reproché aux bavards du bar en fond de salle de gêner l’écoute religieuse de ses compositions (c’est vrai qu’il y a un côté « JOC » dans sa façon sage de se tenir sur scène et d’évoquer Jésus…). Mercredi, c’est seulement lors du deuxième rappel que quelques rumeurs de bar (plus éloigné à l’Aéronef…) gênèrent l’écoute. Car seule, de sa voix puissante, alternance de clameur et de repos, ou accompagnée de son groupe de chevelus très western, Alela Diane ensorcela l’auditoire. Il suffisait d’observer les regards béats du public du premier rang, coudes sur la scène, hypnotisé.
La voix d’Alela, avec ses hauts et bas à affoler les ingénieurs du son, couvrait celle de sa choriste à peine sortie du lycée. Le bassiste, lui, semblait déplacé, tant ses jambes écartées et ses déhanchements tranchaient sur le calme olympien des autres, la belle Alela se contentant de plier le genou de temps en temps. De quoi agacer les amoureux transis d’Alela quand le beau bassiste hippie l’enlaça pour quitter la scène après un duo…
La fille de Nevada s’étonna d’un public « so quiet », un calme qui la laissait poser les notes mélancoliques de sa six cordes. S’attendait-elle à des « yeh ! » très saloon comme sans doute dans son pays ? White as diamonds, To be still, puis Pieces of string ou Tired feet eurent tout de même le don d’exciter les Lillois en apesanteur. Et cela, même avant le côté banjo, tambourin et bottes qui tapent le sol lors du premier rappel.
Comme Alela le chante, « Oh, My Mama » ! : merci maman qui lui « donna de si belles mélodies »
 

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