Avec un nom de scène sorti tout droit d’une bande dessinée, voir de la mythologie et une allure à la Hunckleberry Finn (salopette, chapeau, cheveux longs, épi de blé au coin de la bouche), Philemon apparaît comme un chanteur au look et à la musique atypique.
Pour son dernier album intitulé L’excuse, ce rappeur venu de Nantes nous sert un album aux diverses influences allant du zouk (Série Zouk) à la beat box (Benvido Café, Champion Freestyle) en passant par le scat (Nnnon) et des morceaux plus hip hop (Europe Party Train), certains alliant même le battle (We will rap U). 20 titres, rien que çà, mêlant des rythmes de tous côtés (afro cubains, américains et bien d’autres).
Une musique assez ludique mais où les textes oscillent entre humour et sérieux. Philemon fait le choix de casser les clichés qui peuvent associer le hip hop à une musique et à des textes perçus parfois comme agressifs, sans pour autant ne pas traiter de thèmes « durs », tels que l’éducation, l’orientation, la motivation pour avancer et construire sa propre envie (Théoricien, Travailler, Respecte ton rang).
Ce « vagabond » comme il se plaît à se présenter se considère proche des univers et des messages d’Oxmo Puccino, du Saïan Supa Crew ou encore de Mc Solaar. À l’écoute du CD, on ne peut qu’en attester.
Et Philemon ne s’arrête pas là. Car ses prestations scéniques semblent tout aussi surprenantes. D’une date à l’autre, vous ne risquez pas de voir le même set, puisqu’il propose quatre formes de prestations : seul à la guitare ou avec musiciens, avec ou sans Djs, Philemon vit la scène de manière étonnante et détonante.
Je ne aurais que trop vous conseiller d’aller balader vos oreilles sur son myspace et son site web pour découvrir cet artiste qui apporte un souffle nouveau dans le hip hop français, une vrai bouffée d’air pur, parfait pour se booster avant l’été.
