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« Mutafukaz » : Orelsan, Gringe et The Toxic Avenger au casting du film d’animation de Run, produit par Ankama

Cette semaine Lille La Nuit consacre son Actu Ciné à Mutafukaz ! Adaptée de la bande dessinée au titre éponyme, la création de Run devient aujourd’hui un film d’animation. Le studio Ankama, basé à Roubaix (oui, oui !) coproduit le film après avoir publié la BD. Run, soutenu par Shojiro Nishimi, est à la réalisation. On retrouve au casting vocal de Mutafukaz, Orelsan et Gringe. Tandis que The Toxic Avenger en signe la BO. Critique de Mutafukaz par Lille La Nuit !

Mutafukaz de Guillaume "Run" Renard et Shojiro Nishimi : Angelino, jeune gars qui livre des pizzas à Dark Meat City.

Critique de Mutafukaz

Avant d'être un film, Mutafukaz est d’abord une bande dessinée.  On y découvre Angelino, un jeune gars qui livre des pizzas dans une mégalopole californienne peu accueillante nommée Dark Meat City, inspirée de Los Angeles.

Guillaume "RUN" Renard : « Pourtant, au début, je n’aimais pas cette ville, mais pour une raison irrationnelle, j’éprouvais chaque année le besoin d’y retourner. J’avais conscience que quelque chose m’échappait, et que je passais à côté de l’essence de la ville. Ensuite, j’ai appris à aimer Los Angeles pour ce qu’elle est vraiment, en faisant abstraction de l’image d’Épinal dont Hollywood me bassinait lorsque j’étais plus jeune, et même si c’est un concentré de tout ce qu’une ville post-moderne peut offrir de pire : circulation chaotique, pollution, manque de zones piétonnes, ségrégation entre les communautés allant des jet-setteurs les plus riches jusqu’aux gangs les plus intimidants. Mutafukaz est, à sa façon, un vibrant hommage à cette ville si difficile à vivre. » *

Mutafukaz de Guillaume "Run" Renard et Shojiro Nishimi : Willy, Vinz et Angelino : un trio attachant.

Anthony « Tot » Roux  producteur de Mutafukaz, fondateur et directeur artistique de Ankama, se souvient : « Lors de notre rencontre (avec Run : ndr), son coup de pinceau et son atmosphère sombre, très urbaine, avaient déjà attisé ma curiosité. pour moi, cela ne faisait aucun doute : Angelino et l’environnement dans lequel il évoluait avaient un gros potentiel. C’est pour cela que j’ai en toute confiance donné carte blanche à run pour la création de sa bande dessinée Mutafukaz. Aujourd’hui, je peux dire que je suis très satisfait de ma décision. (…) Face au succès grandissant de la bande dessinée Mutafukaz, son adaptation cinématographique semblait une évidence. Le court-métrage « Mutafukaz - Opération Blackhead » et les nombreux prix reçus nous ont confortés dans notre conviction de nous embarquer dans l’aventure d’un long-métrage.» *

On pouvait toutefois être sceptique à l’annonce d’une transposition cinématographique de Mutafukaz. Il est vrai que Dofus – Livre I : Julith (sorti en février 2016) ne nous avait pas totalement convaincu. Cette première tentative de long-métrage d’animation produite par Ankama (d’après leur jeu) semblait par trop hybride. Le film manquait d’enjeux narratifs forts et était desservi par une animation décevante, malgré l’investissement sincère de Ankama.

Mutafukaz de Guillaume "Run" Renard et Shojiro Nishimi : un travail impressionnant sur les décors et perspectives.

La beauté des couleurs et décors rendent justice au matériau d’origine

Mais dès les premières minutes de Mutafukaz (coproduit avec la société japonaise Studio 4°C) nous voilà rassurés. Beauté des couleurs, de l'animation, travail impressionnant sur les décors et perspectives de Dark Meat City, rendent justice au matériau d’origine. Il n’y a pas à dire : Run a veillé au grain pour ne pas dénaturer son œuvre et s’est même acoquiné d’un coréalisateur au CV impressionnant : Shojiro Nishimi (animateur sur le légendaire Akira, concepteur de personnages et directeur de l’animation pour Amer Béton).

Mutafukaz démarre sur les chapeaux de roues. Comme un film d’action américain, hong-kongais ou de Corée du Sud. Nous ne sommes pas dans une variation édulcorée de la bande dessinée - le film est interdit aux moins de douze ans - mais bel est bien dans un vrai film de genre qui respecte les fans de la première heure, comme les néophytes qui découvrent l’univers de Run. L’ambiance est sombre, déglinguée, les appartements sont miteux. On croise des personnages louches, des gangs et hommes en noir comme dans Matrix.

Mutafukaz de Guillaume "Run" Renard et Shojiro Nishimi : on croise aussi des gangsters dans le film.

Guillaume "RUN" Renard : « Au travers d’un film d’animation résolument porté sur l’action, j’essaie de traiter de sujets plus profonds : la quête d’identité, notre place dans la société, l’amitié et, bien sûr, l’amour. J’ai joué sur toutes les idées préconçues portées par la culture pop avec de nombreuses référencés à l’imaginaire américain qui a frappé mon imagination d’adolescent français. Des luchadores masqués aux gangs latinos et afro-américains (inspiration directe de la guerre entre les Bloods et les Crips qui a secoué le sud de Los Angeles dans les années 90), en passant par Men in Black et les extraterrestres... Personne n’est épargné dans Mutafukaz (d’où le titre). Mais la fameuse maxime de Machiavel « diviser pour régner » se transforme progressivement en « l’union fait la force ». Le salut final viendra de la coalition des différents gangs de la ville. Malgré les différences communautaires, toutes les couleurs s’unissent contre le mal et deviennent les nouveaux anges gardiens de Dark Meat City. » *

On se situe dans un vrai film de genre dans lequel la fantaisie et l’humour on droit de cité. La bande de pote constituée de Angelino, Vinz et Willy réserve son lot de séquences franchement drôles.

Mutafukaz de Guillaume "Run" Renard et Shojiro Nishimi : Orelsan et Gringe prêtent leurs voix à Angelino et Vinz.

 Orelsan et Gringe au casting vocal - The Toxic Avenger à la B.O.

Au casting vocal on retrouve notamment Orelsan (Angelino) et Gringe (Vinz) : le duo des Casseurs Flowteurs ! Ils font bien l’affaire et se fondent dans leurs personnages. Avec un petit bémol toutefois : il faut quelques minutes pour intégrer le personnage de Angelino. La voix de Orelsan et son phrasé sont si spécifiques, qu’on le reconnaît immédiatement.

Du côté de la bande son, le travail est également bien pensé avec une BO fracassante imaginée par The Toxic Avenger et, ne l’oublions pas, Guillaume Houzé.

S’inspirant de quelques grandes signatures du cinéma US des années 80 (John Carpenter, Spike Lee, …), des romans noirs et de S-F, des vidéo games et Manga, Mutafukaz est une belle réussite qui mérite un succès dépassant celui des aficionados et initiés.

Synopsis : À la suite d’un accident de scooter provoqué par la vision d’une mystérieuse inconnue, Angelino, un bon à rien comme il y en a des milliers à Dark Meat City, une sordide mégapole de la côte Ouest, commence à avoir de violentes migraines accompagnées d’étranges hallucinations. Avec son fidèle ami Vinz, il tente de découvrir ce qui lui arrive, alors que de menaçants hommes en noir semblent bien déterminés à lui mettre la main dessus…

Mutafukaz  de Guillaume "Run" Renard et Shojiro Nishimi
France - 2018 - Animation – Couleur
Interdit aux moins de 12 ans
Durée 1H30
Sortie le 23 mai 2018

Affiche, photos et film-annonce © Tamasa Distribution
*Propos issus du dossier de presse du film.

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