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« Le BGG » : Steven Spielberg adapte l’auteur de « Charlie et la chocolaterie »

Le Bon Gros Géant produit et réalisé par Steven Spielberg débarque dans les salles françaises après avoir connu un bide cuisant au box-office américain. Alors, réussite ? Echec immérité ? Ou film mineur de la part d'un grand cinéaste ? Lille La Nuit a vu Le Bon Gros Géant et vous dit ce que vaut le dernier bébé du réalisateur des Aventuriers de l'Arche Perdue et de E.T. !

Bon Gros Géant Steven Spielberg

Mark Rylance transformé en bon gros géant et l'adorable adorable Ruby Barnhill

 

Critique : Le nouveau Spielberg est arrivé ! Sept mois après Le Pont des Espions – modèle de film d’espionnage et futur classique -, le cinéaste de Jaws et de La Liste de Schindler continue d’alterner les genres comme il le fait depuis les tous débuts de sa vie artistique.

Avec Le Bon Gros Géant (Le BGG, pour les intimes), Steven Spielberg délaisse le cinéma pour adultes pour revenir vers les rives du film pour enfants. Le BGG est l’adaptation d’un roman de Roald Dahl, l’auteur de Charlie et La Chocolaterie.

Pour cette occasion, Spielberg renoue avec sa célèbre société de production Amblin et la scénariste de E.T., la regrettée Melissa Matheson.

Dès les toutes premières minutes du métrage, nous sommes en terrain connu : On retrouve la magie de la musique du compositeur attitré de Spielberg, John Williams. Le montage est d’une fluidité impressionnante (Michael Kahn, qui a monté un grand nombre de films de Spielberg est une nouvelle fois à l’œuvre). La  photographie – signée par Janusz Kamiński : chef-opéra officiel du cinéaste depuis La Liste de Schindler – retrouve les ambiances du Londres victorien des ouvrages de Charles Dickens.*

Pourtant, si tout est réuni pour faire du BGG un spectacle familial de grande classe, le film n’est sans doute pas appelé à devenir un classique du cinéaste.

Oui, la mise en scène de Spielberg pour Le BGG est une leçon de cinéma. Oui, on trouve dans le film de grands moments de comédie (les scènes chez la Reine d’Angleterre sont très drôles). Oui, les trucages sont impressionnants (Le Bon Gros Géant, d’une taille de 7 mètres, est une réussite des effets numériques). Oui, les décors sont riches, nombreux et inventifs.

Bon Gros Géant Steven Spielberg

Des trucages numériques impressionnants pour le bon gros géant !

 

Mais Le BGG est un film qui patine quelque peu. On a l’impression que Steven Spielberg s’est retrouvé avec un matériau un peu court, qu’il a fallu étiré sur quasiment deux heures. Du coup, le rythme s’en ressent. Certaines scènes entre le BGG (Mark Rylance, Oscar du meilleur second rôle pour Le Pont des Espions) et la petite Sophie (adorable Ruby Barnhill), s’éternisent, manquent de rythme. L’émotion peine à surgir.

Les thèmes habituels de Spielberg comme la peur de grandir, l’enfance meurtrie (Sophie est orpheline ; un manteau rouge ayant appartenu à un petit garçon disparu évoque La Liste de Schindler) sont bien au cœur du film. Mais Spielberg les a mieux traités par le passé.

On ne dira pas que Steven Spielberg est en pilotage automatique, mais on peut tout du moins se demander s’il ne s’est pas un peu reposé sur son professionnalisme à tout épreuve.

Pour être totalement franc, Le BGG manque un peu d’âme. Alors, on se pose une question : Et si Steven Spielberg était tout simplement passé à autre chose ? A-t-il la même conviction quand il tourne Le BGG que lorsqu’il réalise Lincoln ? La question mérite d’être posée. Spielberg a peut-être à l’âge de 69 ans d’autres centres d’intérêt.

Bon Gros Géant Steven Spielberg

Mark Rylance : Oscar du meilleur second rôle pour Le Pont des Espions... de Spielberg !

 

Malgré tout, Le BGG se situe largement au-dessus du tout venant de la production cinématographique pour enfants. Contrairement aux créateurs du récent L’Âge de Glace 5 et Tim Burton (qui a abandonné toute ambition cinématographique au profit de produits transpirant la niaiserie et la laideur), Spielberg demeure un vrai cinéaste. Passionnant jusque dans ses films les plus mineurs.

* Le BGG se déroule pourtant dans les années 80. Un appel de la Reine d’Angleterre chez Nancy et Ronald (Reagan) en atteste.

Synopsis : Le Bon Gros Géant ne ressemble pas du tout aux autres habitants du Pays des Géants. Il mesure plus de 7 mètres de haut et possède de grandes oreilles et un odorat très fin. Il n’est pas très malin mais tout à fait adorable, et assez secret. Les géants comme le Buveur de sang et l’Avaleur de chair fraîche, sont deux fois plus grands que lui et aux moins deux fois plus effrayants, et en plus, ils mangent les humains. Le BGG, lui, préfère les schnockombres et la frambouille. À son arrivée au Pays des Géants, la petite Sophie, une enfant précoce de 10 ans qui habite Londres, a d’abord peur de ce mystérieux géant qui l’a emmenée dans sa grotte, mais elle va vite se rendre compte qu’il est très gentil. Comme elle n’a encore jamais vu de géant, elle a beaucoup de questions à lui poser. Le BGG emmène alors Sophie au Pays des Rêves, où il recueille les rêves et les envoie aux enfants. Il va tout apprendre à Sophie sur la magie et le mystère des rêves…

Le BGG - LE BON GROS GÉANT
Avec Ruby Barnhill, Rebecca Hall, Mark Rylance, Penelope Wilton
Durée : 1h57
Sortie le 20 juillet 2016

Affiche, photos, film-annonce © Metropolitan FilmExport

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