Hasta la Vista : de l’émotion pour tous

Hasta la Vista : de l’émotion pour tous

Plébiscité par la critique et le public, un petit film au grand cœur débarque prochainement sur les écrans. Réalisé bien avant Intouchables, Hasta la Vista aborde l’amour, l’amitié, le voyage et le handicap de Philip, Lars et Josef. Ces trois jeunes décident de s’embarquer pour une virée en Espagne dans l’espoir d’avoir leur première expérience sexuelle. Seule particularité l'un est paralysé, l'autre est aveugle et le dernier est en chaise roulante. Une odyssée avec du vin et des femmes vous attend.

Véritable coup de cœur de ce début d’année, Hasta la Vista fait partie de ces films rassembleurs qui vous font passer des rires aux larmes sans fausses notes. A la base, l’histoire vraie d’Asta Philpot, un Anglais tétraplégique militant pour le droit à la sexualité des handicapés. C’est en visionnant un reportage qui lui est consacré, que le réalisateur belge Geoffrey Enthoven décide de réaliser un film basé sur la vie d’Asta. « J’ai immédiatement raconté l’idée à des financiers et producteurs, ça les a fait rire, mais l’argent est tombé du ciel ! Le sexe fait vendre sous n’importe quelle forme. La grosse question a été de savoir si nous allions faire tourner des personnes handicapés. Nous avons fait plusieurs castings, mais on s’est très vite rendu compte que ce serait difficile de faire participer de vrais handicapés. On s’est donc tourné vers des acteurs. Pour préparer leur rôle, ils n’ont pas hésité à passer 6 semaines en chaise roulante. » Et le résultat est bluffant ! En comparaison d’Intouchables, où l’on reconnaît immédiatement François Cluzet en tétraplégique, dans Hasta la Vista on ne se doute pas une seconde que les acteurs jouent des personnes handicapés, ce qui participe énormément au réalisme du film. Les comédiens sont brillants à tel point qu’on oublie rapidement le handicap et on suit l’aventure de ces trois jeunes qui partent de Belgique pour rejoindre l’Espagne, en passant par les vignobles français.

Le cinéaste traduit dès le départ l’état d’esprit de ces jeunes gonflés à la testostérone. Le sexe et le vin sont au cœur de leurs préoccupations. Ainsi, le film mêle habilement les moments drôles, coquins, touchants et dramatiques. Pour le réalisateur, « le rire ouvre le sujet, ainsi le propos peut passer plus facilement. Le film permet de dépasser les tabous et l’art a une très grande force pour changer la vision des gens sur des sujets aussi sensibles. » En effet, Hasta la Vista est sorti en septembre dernier en Belgique, où il a suscité l’émoi et a relancé la question de la sexualité pour tous.

Grand gagnant du festival de Montréal et Prix du public à l’Alpe d’Huez, Hasta la Vista a eu le mérite d’attirer l’attention de Claude Lelouch, qui a eu un véritable coup de cœur pour le film et a ainsi décidé de le distribuer en France. Diffusé en flamand sous-titré, ce projet fou séduit et traite avec délicatesse et sans complaisance d’un sujet délicat. A n’en pas douter, c’est l’un des films de cette année 2012 et comme le souligne Geoffrey Enthoven, « Hasta la Vista est un road movie dans lequel le voyage est plus important que la destination. »

Hasta la Vista sortira le 7 mars sur les écrans.

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