Si les bourdons s’étaient fiés aux rigoureuses lois de l’aérodynamique, aucun n’aurait dû avoir le cran de décoller. Les scientifiques sont unanimes, avec une telle masse et d’aussi petites ailes, c’est le crash assuré*. Il en va de même pour les mélodies de Tim Fromont Placenti. Outrageusement bipolaires, pas assez légères, trop peu enclines au binaire. Autrement dit, aucune légitimité aux yeux de l’industrie musicale.
Et pourtant elles volent, ne revendiquant rien d’autre que l’audace d’exister, butinant le mellotron, la douze cordes et le piano, planant au dessus d’un disque aussi délicat qu’instinctif dans lequel ce sont les chansons qui décident de tout : des instruments, comme du style.
