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Nicolas Canteloup au Zénith

Nicolas Canteloup est un sacré filou. Il a le chic pour exploser les codes du spectacle d’imitateurs. Avec des textes travaillés, des mots qui font mouche, des intonations chocs et des postures imparables, il renvoie la concurrence à de simples performers. Ici, on ne cherche pas nécessairement le timbre de voix parfait. Les pastiches sont davantage des caricatures que les faire valoir d’un talent qu’on lui reconnait bien volontiers.
Souvent juste, toujours drôle, Nicolas est un vrai snipper. Un détail, une expression et le sketch se construit. La mécanique du spectacle fonctionne à plein régime, pas de temps morts. Même si nous aurions préféré un réel fil conducteur, le show se suit avec un plaisir non dissimulé.

Philippes Lucas donne du poisson aux nageuses méritantes et aux premiers rangs, écœurés. Pierre Nagano Fulla fait encore la joie des amoureux du sport soporifique. Mylène Farmer, la corde au cou, redonne du peps à la soirée avec des interventions d’une troublante poésie : « la douleur de la souffrance près du cimetière de Wambrechies ».
Le gros morceau reste Fesez Entrer celui là qu’est Coupable, contrefaçon irrésistible de l’émission d’Hondelatte. Wolf, l’affaire Chaperon Rouge. Tout y est. De la musique stressante, aux photos d’illustrations en passant par les accessoires (blouson, bureau, etc.), tout nous replonge devant le petit écran. Et pourtant la performance vocale n’est pas extraordinaire, on peine à reconnaître l’animateur. Mais qu’importe, Canteloup se repose sur un texte ultra écrit et une gestuelle efficace. Les écrans permettent de ne rien rater de La mimique qui porte l’estocade.

Loin de l’humour gras d’un Laurent Gerra, Nicolas semble même moins agressif. On sentirait presque du respect pour les personnages croqués. Segolène Royal est joliment dessinée. Naïve, mais les pieds sur terre, elle se rit des nantis au premier rang, invités par la Mairie. Notre président n’échappe pas à la parodie (du côté de chez vous, à l’Elysée).
Du plaisir en somme. Et des éclats de rire, nombreux. Malheureusement, le dernier sketch tombe dans l’écueil du pot pourri de voix. Nicolas avait tout fait pour ne pas se vautrer dans une telle facilité. Dommage.
Laissons le dernier mot à Bénabar. « On s’en fout on n’y va pas, au spectacle de Nicolas ».
Mais vous auriez pourtant bien tort !
 

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