Expatriate, Ghinzu, Gossip, Bloc Party, Kaiser Chiefs, Placebo, Crookers au Main Square Festival

Troisième jour du Main Square Festival. Pari de la journée pour les groupes de Rock : faire bouger le public qui cuit sous un soleil de plomb.

En tout début d’après-midi, les places à l’ombre sont chères sur la Grand’Place et pratiquement inexistantes au moment du concert d’Expatriate. Ce groupe de Rock australien a donc la lourde tâche de jouer en premier et de faire bouger les spectateurs qui ont très, voire trop chaud. Après un premier album encensé par la critique « In The Midst Of This », Expatriate revient cet été avec un nouvel E.P. « Home » avant la sortie de leur deuxième opus en octobre. Ils font donc découvrir leurs chansons à la majeure partie du public qui écoute mais semble distrait par la chaleur.

Cependant la température élevée n’a pas l’air de gêner Tony, le batteur du groupe de Rock belge Ghinzu qui porte une veste noire avec capuche. De même pour John, le chanteur tout de noir vêtu. Avec leurs morceaux comme « Blow », « Do You Read Me »…, Ghinzu frôle l’explosion du thermomètre en relevant le défi de faire participer la foule plus dense qu’hier en ce milieu d’après-midi. Elodie, originaire de Béthune, fait remarquer que « ça commence un peu à se déchaîner ». John, le chanteur lance alors aux spectateurs « On commence ? Est-ce que vous m’entendez ? » Il se met encore plus à danser et à jouer avec les caméras. Pari réussi, malgré la chaleur, on tape des mains, on lève les bras, on entre dans l’univers de Ghinzu.

Mais on cherche de l’ombre une fois le concert fini. Même les zones d'ombre créées par les drapeaux publicitaires se partage ! Le public attend maintenant LE phénomène Gossip. Comme avant l’arrivée de Lily Allen hier, on se demande comment la chanteuse Beth Ditto va arriver sur scène. Elle assume complètement son physique et ça se voit dès son entrée. Aujourd’hui, c’est pieds-nus, combi-mini short noire et cheveux courts qu’elle débarque avec le reste du groupe. « Elle est trop sex, elle envoie du rêve » lance ironiquement Flavien, venu de Paris pour assister au Main Square samedi et dimanche et qui restera quand même bluffé par la performance. Dès les premières chansons, on prend conscience de la voix de Beth Ditto. Elle dévoile au fil du concert tout son potentiel vocal. Le soleil brille toujours autant et pousse Beth à dire en français avec son accent américain « Je suis très très chaude ». Elle demande même au staff des chaussettes parce que la scène brûle ses pieds. En attendant, elle reste sur une serviette. Une fois les chaussettes en main, elle ne laisse pas l’ambiance retombée. C’est avec le micro entre les seins et les chaussettes dans les mains qu’elle commence la chanson suivante. « Elle est énorme… heu dans l'autre sens du terme » se rattrape Vincent qui porte un tee shirt de Kaiser Chiefs. Elle révèle encore plus la puissance de sa voix avec la reprise incroyable de « I will always love you ». Dominique, venue principalement pour Gossip aujourd’hui nous confie « Plus je la vois, plus je l’aime ». Trop tentant pour Beth, le bain de foule du Main Square ! Elle ne passe pas par le couloir comme les autres, elle se jette directement dans le public et avec le micro. Une fois de retour, elle remercie la sécurité. Comme Lily Allen, Gossip était le seul groupe représentant la gent féminine ce jour-là sur scène et l’a très bien fait ! Un autre phénomène à découvrir en live !

L’énergie de Gossip s’est emparée de la Grand’Place. A Bloc Party de la conserver ! Pas si facile. Kele, le chanteur parle beaucoup au public et le motive. Mais on sent l’ambiance retomber à plusieurs reprises. Entre certaines chansons, on en attend plus. Mais les fans qu’on a croisé dont Marie et David qui disent ne pas être objectifs car ils aiment beaucoup leur musique ont passé un bon moment.

Kaiser Chiefs, autre groupe très attendu par les fans vu le nombre de tees shirts portés à leur effigie. Et là, c’était le calme avant la tempête ! Ricky arborant un tee shirt au nom du groupe Electro américain Au Revoir Simone, prend très vite possession du lieu. Dès le début, Ricky monte sur les barrières devant le public tenu à la ceinture par la main d’un homme de la sécurité. Les Kaiser Chiefs envoient leur musique et ça déménage. Les spectateurs se mettent à sauter au son de « Ruby », « Everyday I love you less and less », « I predict a riot »... La folie du chanteur se propage par vagues sur les pavés arrageois. Il crie, danse, saute, grimpe sur les installations de la scène, sur une bouche d’aération surélevée dans le public. Il transmet son énergie et sa folie qui vient aussi en partie de la bière qu’il boit. C’est au rythme de la musique du groupe originaire de Leeds que deux montgolfières survolent la place d’Arras noire de monde. Le public plutôt difficile à chauffer semble gonfler à bloc pour le retour de Placebo à Arras (déjà venu en 2004)…

Placebo honore la Grand’ Place d’Arras pour la seconde fois. L’union est encore belle et sans heurt. Fort d’un album en tout point réussi (voir notre critique), le groupe marque le Main Square par une prestation détonante.
Même si trop courte (festival oblige), la set list se permet de jouissifs va et vient entre un passé glorieux et une ère nouvelle. D’anciens titres s’imbriquent sans sourciller (Follow The Cops Back Home, Special Needs), d’autres se refont une jeunesse (The Bitter End, encore plus explosive, Taste In Men et son final revisité). Le concert est incroyablement vivant et ne sera jamais plombé par le pathos passé. Brian semble incroyablement fier de cette formation et présente chaque musicien. Stefan, « la reine de Suède » fait vrombir l’assistance de sa basse lourde, tandis que Steve se voit déjà adopté tant les commentaires sont élogieux sur son jeu de batterie classieux et nerveux. Il existe déjà et ne semble pas vampirisé par les membres fondateurs de Placebo.
Battle For The Sun mériterait presque un concert à lui seul. Mais impossible de bouder son plaisir quand résonnent des faits de gloire aussi efficaces que Special K ou Song To Say Goodbye. Le violon donne une aura particulière au live. Encore cet aspect vivant, ce renouveau (la dernière ligne droite de The Bitter End est juste fulgurante).
C’est alors sur les rotules que le public lâche un Placebo uni qui reprend plaisir et qui le rend au centuple.

Review : Aurélie & Noesis (pour Placebo)

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