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Rover + Théodore, Paul & Gabriel au Splendid

L'enthousiasme des fans est à son comble ce soir puisque c'est au Splendid que Timothée Régnier alias Rover finit sa tournée. Et qui dit dernière date dit souvent surprises concoctées par les artistes... Mais il nous faudra attendre un peu avant de les découvrir.
Le public, dans la salle remplie, frémit d'impatience et lorsque les lumières s'éteignent beaucoup semblent se demander qui se cache derrière la première partie : Theodore, Paul et Gabriel. Trio qui, comme son nom ne l'indique pas est exclusivement féminin, à l'exception du batteur. En en sachant un peu plus on se dit que le tout rappelle fortement les trois mousquetaires...
Influencées par le folk-rock des années 70, les filles se "mettent à nu" sur scène, les morceaux bénéficiant d'un traitement diffèrent du disque avec un rendu plus rock sur les morceaux punchy. La voix de la chanteuse est rocailleuse à souhait. Comme si elle avait passé son temps à fumer des cigares en buvant du whisky. On a parfois l’impression qu’elle force un peu, mais l'effet est là et est très agréable. On se surprend même à remuer les jambes et la tête sur les morceaux les plus entrainants. Les ballades sont aussi intéressantes, même si elles laissent un arrière goût de trop peu. En guise d’au revoir, elles reprennent le tube de Janis Joplin Mercedes Benz avec une pêche très efficace. Celle-ci étant accueillie joyeusement par un public par ailleurs un peu passif.

Après une petite pause permettant de se dégourdir les jambes ou de se rafraichir, on en serait presque a trépigner d'impatience de découvrir Rover. Timothée Régnier est né à Paris en 1979, mais il grandit à New York et vit pendant trois ans au Liban avant d'en être expulsé en 2008. De retour en France, il s'exile en Bretagne où il crée son projet Rover en jouant tous les instruments et les voix. C'est ainsi que sort, en 2012, son premier album sobrement intitulé "Rover", genre de road trip romantique et torturé. S'ensuit une tournée française et européenne de 250 dates dont la dernière est pour ce soir.
Les gens présents, jusque là très discrets, s'en donnent à cœur joie et applaudissent à tout rompre avant même que Timothée n'arrive sur scène. A partir de ce moment, on perd toute notion de temps et d'espace tant le concert est intense et riche en émotions... Artiste protéiforme, Rover manie les genres, les instruments et sa voix à la manière d'un virtuose. Secondé de main de maitre par Arnaud Gavini, batteur très efficace, il nous emmène sans problème dans son univers sombre et complexe. Inspiré par les grands maîtres comme David Bowie, Lou Reed, les Beatles ou encore Serge Gainsbourg, on peut également sentir dans ses textes le souffle d'auteurs comme Baudelaire ou Rimbaud. Et, lorsqu'il nous murmure quelques mots, on est surpris de l'entendre parler en français, pourtant sa langue maternelle, tant il manie bien les sonorités et les particularités de la langue de Shakespeare...
Il n'hésite pas à sortir quelques blagues pour détendre l'atmosphère de la soirée. Bref, il donne tout ce qu'il a et le public exulte et l'acclame pendant un long moment.
De sa voix puissante aux sonorités de basse, il nous enchante en reprenant les morceaux de son album tel que Champagne, Remember, Full of Grace, Aqualast ou encore Queen of the Fools. Après un premier rappel qu'il clôture par la magnifique Tonight et devant l'insistance du public qui ne s'arrête pas de l'applaudir, il revient pour entonner en acoustique son tube Aqualast, repris brillamment par un public qui de toute évidence ne veut pas le laisser partir...
Artiste brillant, simple et timide, Rover intrigue et ravit par sa maitrise et sa sensibilité. On pousse un soupir lorsque les lumières se rallument sans trop savoir s'il est de ravissement ou de tristesse de voir ce moment se finir si vite et on attend avec impatience un nouvel album pour voir si ce moment de grâce se concrétisera!

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