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Scout Niblett + Team Wild à la Cave aux poètes – Ground Zero Festival

Team Wild n'est pas un OVNI dans la sphère musicale lilloise mais à chaque concert d'eux, j'en pense un peu plus de bien. Si la dernière fois à Louvroil, en première partie du mirifique Rover, Amélie était malade, cette fois tout va bien et l'énergie est au rendez-vous après un excellent concert la veille au Nouveau Casino, déjà en première partie de Scout Niblett (je n'y étais pas mais les murs ont plein d'oreilles dans la sphère des concerts). A quoi ressemblent donc les Team Wild (à ne pas confondre avec Kim Wilde, OK tout le monde l'a faite celle-là) ? Si leur musique est décrite par un peu précis "folk alternative, pop, rock" dans les faits on retient surtout un rock assez brut, minimaliste pour le meilleur, en duo batterie / guitare-voix.

Si vous suiviez déjà les projets solo d'Amélie et les groupes de Jean "Johnny Boom Golighty", vous ne serez pas complètement surpris. On retrouve la voix hallucinante d'Amélie, bien entendu, on retrouve ce faux-calme qui parfois part en un grondement, on s'émerveille de l'évolution vers ce projet presque garage par instants, qu'ils présentent nonchalamment malgré la gravité des textes, assez bavards sur scène et terriblement sympathiques. L'accueil est bon, le Cave aux poètes est bien remplie bien avant Scout Niblett et, signe révélateur, tout le monde n'est pas sorti fumer, bien au contraire. Si vous n'aviez plus un kopeck en fin de mois pour le merchandising, sachez que leur premier EP est disponible sur Bandcamp. Trois titres fort prometteurs, qu'ils complètent sur scène avec notamment une reprise décalée d'une des meilleures chansons du groupe ABBA, The Winner Takes It All.

Pour compléter cette soirée déjà parfaite du festival Ground Zero, la tête d'affiche, Scout Niblett ne fait pas pâle figure malgré la bronchite qui saisit la chanteuse. Laquelle démarre seule après avoir percé la foule, sac à dos et vêtements bohêmes lui conferrant un peu plus une allure d'ado paumée. Ne nous y trompons pas : malgré des quintes de toux, le concert va crescendo pendant une bonne heure, Emma étant plus tard accompagnée d'une batterie et d'un deuxième guitariste qui restent à leur place. Niveau thématique, on reste dans la mélancolie puisque le dernier album (It's Up to Emma - le vrai prénom de la chanteuse) est axé post-rupture. Cet album, désormais chez Drag City et sans Steve Albini, est particulièrement mis en valeur ce soir par l'une des plus américaines des Britanniques. Peut-être le meilleur depuis le début de sa carrière, il éclot particulièrement sur scène.

Au milieu de ce rock nerveux sans l'être, aux paroles pudiques, pas sans faire penser à PJ Harvey à qui elle est souvent comparée, s'intercalent des morceaux plus anciens, plus blues, entre alchimie, astrologie et douceur. Malgré la bronchite, l'interprétation est remarquablement juste, sincère et on frissonne devant tant d'abandon.

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