Si on a attendu leur deuxième album, Stromboli, avec une impatience vive, on a heureusement eu moins de difficultés à voir Montgomery sur scène. S'étant payés le luxe de premières parties de l'extraordinaire Dominique A (notamment au Grand Mix), ils ont en parallèle continué à tourner en solo. Le festival Les Paradis Artificiels était l'occasion rêvée. Pendant que tous leurs petits camarades étaient au Zénith, certains ont sciemment fait le choix de traîner leurs guêtres à la Péniche, qui depuis que le Pianiste l'a désertée peut se targuer d'une programmation de plus en plus fine et excitante. Ainsi la Péniche était loin d'être pleine, mais elle n'était pas vide non plus et a su accueillir avec chaleur les Rennais.
Petite déception peut-être quand on a pu lire des commentaires dithyrambiques sur leur univers pictural développé en concert : ici au festival Les Paradis Artificiels point de décor, point de support réel à leurs échappées, seules leurs envolées lyriques supportent l'univers poétique de Stromboli dans une ambiance intimiste, intimidante même au début. La comparaison avec Animal Collective est inévitable et on pense aussi à Arcade Fire, mais l'intensité des compositions de Montgomery est forte, même dans cette ambiance en demi-teinte. Pas si sages et calmes que ça, les Rennais gardent un peu de feu sous la poudre, tel Volcan qui porte bien son nom et fait décoller l'assistance. Un groupe à suivre, donc, tant pour leur productions studio impeccables que pour la magie de l'univers parallèle qu'ils déploient sans fausse pudeur.
