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Focus Festival – Jour 2

On espère que le Focus Festival ne sera pas un one shot car l'idée est réellement excellente : réunir artistes hip-hop et danseurs au coeur de Lille pour un festival sur quelques jours alliant danses, animations et concerts. C'est ainsi qu'en tout le quartier de la Halle de Glisse a vu se succéder en une semaine de la capoeira, un concours de skate mais également des animations pour les familles. Le festival faisait place belle au sport et aux cultures urbaines, mais également aux Navetanes, qui se trouvent être des tournois pluridisciplinaires au Sénégal, organisés durant la saison des pluies. Ainsi l'association Ch'ti Teranga, qui mène des projets de développement au Sénégal, s'occupe également de faire rayonner la culture sénégalaise en France. D'où un partenariat avec la Halle de Glisse et le club de tennis de table de l'ASPTT pour ce Focus Festival.

Ainsi, après un premier soir de concerts mené par Assassin, le deuxième a vu Harouna Dembélé et son groupe Parissi présenter leurs percussions mandingues. De nombreux instruments traditionnels et même des danses pour présenter le fruit de leur travail, qui les ont récemment menés à un album, Landa. Encore peu de monde à cette heure mais un public attentif et réceptif aux rythmes africains. Il faut dire que les musiciens étaient particulièrement sympathiques et très souriants et qu'il n'était donc pas difficile de se laisser capturer par ce qu'ils jouaient. Les Magic & Smooth vinrent ensuite. Changement radical après la chaleur du Burkina Faso, puisque le collectif de danse urbaine de la région était là pour présenter ses talents sur fond de breakdance. Avec une touche d'originalité cependant puisque cette compagnie s'est spécialisée dans ce qu'elle appelle le Poppin, à savoir un mélange de mime et de poésie, qui se sert du corps comme illustration.

Une petite foule compacte, ensuite, s'est rassemblée pour le génial Oxmo Puccino, géant black maniant les mots comme seules armes. A mille lieues des clichés hip hop forts en bling-bling et nuls en texte, Oxmo présente lui des morceaux emprunts d'une sensibilité rare. Et de faire monter l'émotion en expliquant ses rapports particuliers à la région ou en interprétant l'Enfant seul. Mais aussi de larges extraits de son très réussi dernier album L'Arme de paix et quelques classiques visiblement bien connus des gens venus l'écouter, tels Cactus de Sibérie. L'enfant parisien, issu du Mali, a remporté récemment une Victoire de la Musique et, loin de s'enorgueillir, semble toujours surpris de l'accueil et de la compréhension. En face de lui, un public visiblement réceptif aux messages très positifs véhiculés et une musique qui a résolument évolué. D'où la présence de musiciens jazz, peu surprenante si l'on a écouté un tant soit peu l'ovni Lipopette Bar il y a quelques années. La formule fait toujours mouche : une petite heure d'émotion dans un monde brut.

Dommage pour le festival, ce week-end de juin était particulièrement chargé et les concerts et festivals ne manquaient pas dans la région. Cela a sans doute joué sur le nombre de spectateurs relativement réduit, donc la majorité était de toute façon venus pour Oxmo Puccino. Sitôt leur maître parti, beaucoup se sont dispersés hors de la Halle de Glisse. Petit groupe, donc, devant des habitués de la Halle de Glisse, le collectif issu de l'école de danse N'Didance, dont le but est de mener des jeunes n'allant pas naturellement vers la danse à se mettre en scène à travers un spectacle urbain et varié. Petit groupe aussi devant les pourtant excellents Naive New Beaters, qui avaient bénéficié d'un meilleur accueil lors de leurs passages précédents autour de Lille (notamment lors de Tourcoing's burning ou du festival Mix'Cité). Cohérence, pourtant, puisqu'on a vu les NNBS remixer Oxmo et que le trio manie le hip hop à sa sauce. Mais peu importe, cela n'a pas découragé (du moins dans les faits) les ardeurs de David Boring, Martin Luther BB King et Eurobelix. Leur deuxième opus promet d'ailleurs plein de bonnes choses "made in LA" à l'image de Wallace. Les zouaves en ont profité pour présenter un nouveau titre, pour le bonheur des fêtards restés pour les NNBS, et improvisant devant eux des danses joyeuses. De quoi terminer la soirée sur une touche résolument electro, afin d'accueillir le duo franco-suédois Radioclit comme il se doit.

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