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Tiphaine Touzalin à la Rose des Vents

Tiphaine Touzalin fait partie de ces jeunes artistes qui sortent de l’Ecole Supérieure d’Art de Tourcoing. Elle présentait dans le cadre de son Diplôme Nationale Supérieur d’Expression Plastique une exposition à la Rose des Vents. Ce choix de la salle de spectacle n’avait rien d’innocent pour celle qui interroge dans son travail la notion de répétition.

En investissant un plateau de théâtre, Tiphaine Touzalin brouille la frontière entre l’acteur et le spectateur. Le visiteur est amené à circuler entre la scène et le gradin, à actionner des manivelles, à regarder vidéos et peintures. L’exposition prend en effet la forme d’un parcours interactif. Fluide mécanique fonctionne comme une installation, une machine à provoquer la rencontre. Celui qui passe dans le couloir sera vu par celui qui regarde l’écran. La roue qu’actionne l’un des visiteurs provoque une réaction en chaîne qui en surprendra un autre. Ce qui se joue entre ces constellations mécaniques ce sont véritablement les rapports humains.

Les roues de vélos et leurs grincements ne sont que le prétexte de cette exposition. Bien sûr leur bruit choque, l’image marque mais au-delà de cette chaîne ce qui est suggéré c’est l’incidence, la coïncidence. Dans ce bel ordre, où les réactions s’entraînent mutuellement on attend l’accident. A l’ère de la reproductibilité technique, quand les chaînes de montage peuvent se trouver n’importe, cette installation qui pourrait être montré ailleurs a quelque chose pourtant de l’expérience singulière. L’exposition en réagissant au visiteur, la lumière en évoluant dans le temps donne l’impression de quitter les lieux autrement que l’on était arrivé.

Tiphaine Touzalin fait montre par son organisation de l’espace de son goût pour la scénographie qui lui permet de restituer brillamment une démarche intellectuelle et artistique. Le parcours a trait au cycle et le motif du cercle par ailleurs omniprésent permet de donner l’idée du mouvement autant que d’évoquer la thématique de la répétition. La différence nous rappelle l’artiste naît de la répétition : le même est aussi différent. Ces nuances elle parvient à les restituer parfaitement dans ses peintures, de grands cercles qu’elle trace à l’échelle de son corps. La dimension ne change pas mais dans la répétition du geste des variations apparaissent.

C’est par cercle qu’on avance dans Fluide mécanique, des cercles concentriques, des cercles imbriqués. On ne sait comment l’onde se propage ou quel impact peut avoir une rencontre mais à l’image de la goutte d’eau capable de répercussions, il n’y a pas de doute que cette exposition saura trouver écho.

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