Lille Grand Palais a une nouvelle fois ouvert ses portes à l’Art. Pour la 5ème année consécutive, peintures, dessins, sculptures, vidéos, estampes, céramiques et photos ont envahi les 12 000 m² de Grand Palais à l’occasion de Lille Art Fair. Du 12 au 15 avril, professionnels de l’art, galeristes, éditeurs, artistes et publics se sont donnés rendez-vous pour cette foire qui renforce un peu plus le statut de Lille en tant que place forte de l’art contemporain.
Lille Art Fair est avant tout un lieu où l’on achète et où l’on vend les œuvres. Son objectif est de développer le marché de l’art, mais également de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de collectionneurs. Au total, 94 galeries spécialisées dans l’art contemporain participent à Lille Art Fair. De nombreuses galeries étrangères ont répondu à l’invitation et ainsi, 420 artistes sont représentés dans cette 5ème édition. Une édition où les organisateurs ont cherché à surprendre les visiteurs en mettant notamment la sculpture à l’honneur.
Comme chaque année, le travail d’un invité de marque est mis en avant tout au long de la foire. Pour cette édition, c’est l’artiste français Jacques Villeglé qui a été choisi. Membre fondateur et fer de lance du groupe des Nouveaux Réalistes créé en 1960, il présente à Lille Art Fair ses plus grandes œuvres dans les domaines de la peinture, du dessin, de l’estampe, de la sérigraphie et de la sculpture.
D’autres installations attirent l’œil, comme celle de Chayan Khoi réunissant ses carnets de voyages. L’artiste parisien d’origine iranienne a beau avoir fait trois fois le tour du monde, c’était sa première à Lille. « J’avais entendu parler de l’activité artistique importante sur Lille, mais en bon parisien, je n’avais pas pris la peine de faire l’heure de train qui nous sépare, je suis content d’y venir enfin ! ». Ses œuvres sont à l’image de ses voyages : intenses, hautes en couleurs et hétéroclites.
Même si certaines productions laissent un peu perplexes et s’adressent aux initiés, l’ensemble est étonnamment accessible (du point de vue artistique, beaucoup moins de celui du porte-monnaie). Des couleurs, de l’humour et du décalé, le Lille Art Fair 2012 en met plein la vue. Chaque artiste a sa patte, mais on remarque quand même quelques tendances, comme l’usage de visages familiers : George Clooney tout de capsules Nespresso vêtu, mise en abîme médiatique de Lady Gaga, Snoop Dogg sauvagement coloré… Les célébrités sont revisitées au gré de l’inspiration, pour le plus grand plaisir du public, qui s’amuse au jeu du « Qui est qui ?».
Les animaux aussi ont la côte, certaines allées ont des allures de zoo, un zoo excentrique où les cochons sont faits de métal, les bulldogs français arborent un pelage violet-rouge-vert et les papillons picorent des têtes de mort.
Autre élément en vogue : le détournement. Les déchets/jouets/canettes/peluches se séparent de leur (in)utilité première pour devenir fauteuil, sculpture ou tableau. Les transformations sont plutôt premier degré, et basculent parfois dans le divertissement (Cf la tête de George).
Toutes ces techniques et tendances contribuent sûrement au rendu « tous publics » de l’ensemble, car même si le salon s’adresse aux collectionneurs, la visite vaut le détour pour tous les amateurs d’art contemporain, qui ressortiront à coup sûr avec le sourire de cette galerie disproportionnée.
Le Lille Art Fair 2012 se termine le 15 avril, voir la fiche événement
