Infiniment là au Théâtre du Nord

Un accident de voiture, de la tôle froissée, une radio qui s'enraille et une conscience qui s'accroche à ces "petits riens" qui donnent à la vie tout son sel. Plus que jamais Anne Conti est, infiniment là, charismatique et touchante. Dos au public, cuir sur les épaules et micro en main, elle nous invite à l'accompagner dans la douloureuse épreuve qu'elle doit surmonter : le décès de son frère. Elle prend la parole à sa place et nous confie ses joies, ses doutes et ses angoisses face à une destinée que nul ne peut contourner. En passant par des états paradoxaux, elle fait jaillir une énergie qui submerge les spectateurs. De la tristesse à l'euphorie, du rock au tango, du slam au chant, ce spectacle se caractérise par un mélange de genres qui permet d'être tenu en haleine. La comédienne investit la scène et tourbillonne autour du trio de musiciens jouant la carte de la complémentarité : Rémy Chatton au violoncelle, Vincent Le Noan aux percussions et Benjamin Leherissey à la guitare. La pièce est ponctuée par des interventions sonores insolites : voix d'enfants, morceaux musicaux (John Lennon, The Who...), météo marine... mais aussi par l'apparition d'une fée tout droit venue de Belgique dénommée "Ephémère". Ce personnage imaginaire et humoristique rassure, aiguille et réconforte la jeune femme face à des questions existentielles, notamment sur l'au-delà. Une façon de nous faire oublier que" le temps fout le camp" et qu' "il y a une pendule dans le sablier". Celle qui voudrait encore faire la sieste sous un figuier et qui n'a pas eu le temps de dire merci se laisse emmener sans résistance par les astres dans ce voyage sans retour. Anne Conti nous offre, ici, une subtile mise en scène sur un thème qui reste encore tabou : la mort.

> jusqu'au 6 février 2011 au Théâtre du Nord

 

 

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