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Yoyoyo Acapulco et gOtam Sen à la Cave aux Poètes

gOtam Sen ouvre la soirée et se révèle surprenant à plus d'un point de vue. Le projet est celui d'un seul homme, qui arrive timidement, guitare acoustique à la main, et débute avec une des chansons les plus agréables de son répertoire, Come On My Lady. Un peu trop timide peut-être puisque certains se réfugient vite au bar ou ailleurs, mais nul doute que cela évoluera avec le temps. Le concert se mue donc vite en une petite assemblée intimiste, réunie autour d'un folk doux qui n'est pas sans rappeler Simon and Garfunkel. La voix est agréable à écouter, l'accent pas mauvais. Les morceaux du premier album sorti en 2009, A Little Bird Told Me, semblent ancrés quelque part dans l'Oregon ou l'Oklahoma. gOtam Sen donne néanmoins une explication différente : "Cette chanson s'appelle Don't Be Sad. Elle évoque mon oncle, qui était cowboy, enfin... il avait des vaches". Si le mythe se transpose en Lot-et-Garonne, ce qui peut certes paraître moins glam, cela n'enlève en rien la beauté des chansons qui ne demandent qu'à prendre toute leur dimension à l'avenir en live. Le set se termine sur une petite touche d'humour avec Every Morning, clin d'oeil à Walk Street et "la crise".

L'ambiance va radicalement changer avec Yoyoyo Acapulco, soit quatre Scandinaves développant un univers aux antipodes de la froideur qu'évoque habituellement la Norvège dans l'esprit. Acapulco : tel est le parti pris, ici pas de fjords, pas de neige. On se parre de fleurs exotiques et on savoure les extraits de The Pleumelec Experience, gorgé de soleil, de palmiers et de rythmiques sautillantes. Le public ne s'y trompe pas et s'approche, pour ne plus bouger. Yoyoyo Acapulco offrent des petits morceaux pop, entre anti-folk et new wave, ukulélé et claviers omniprésents mais également une basse, et une batterie efficace sans être envahissante. Si le travail était bon en studio, il reste aussi bon en live : on profite de chaque instrument et de la voix. Les paroles naviguent dans les mêmes univers : bonne humeur assurée. "Nous sommes contents de venir ici en France, nous sommes toujours bien accueillis dans cette région". Et effectivement, la sauce prend rapidement. Le groupe interprète une vingtaine de titres, revient pour un rappel endiablé. Peut-être sont-ce ces refrains entêtants et ces paroles malignes ("Kamasutra Tsunami", tout un programme ou l'absurde et drôle "The Sudden Death of a 7inch Pet"), sans doute aussi le choc du chaud et du froid, en tout cas les Norvégiens ont trouvé leur public à la Cave aux Poètes et déridé les réticents.

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