Tindersticks + Thomas Belhom au Splendid de Lille

Thomas Belhom est français. Si l'on est un peu surpris au premier abord de découvrir des textes dans la langue de Molière servis par un seul homme qui à lui seul manie percussions, voix, clavier et guitare, on se laisse rapidement emporter par son univers. L'œuvre hybride de Thomas (qu'on ne peut cantonner à un mouvement rock, pop ou blues) nous embarque et nous met face à notre propre vécu avec une efficacité sincère et touchante. Après trois albums solo (Thomas a commencé sa carrière en duo avec Naïm Amor pour le Amor Belhom Duo) aux noms particuliers ("Remedios", "No Border", "Cheval Oblique"), il a sorti en 2012 "Rocéphine", son œuvre la plus personnelle à ce jour.
Le voyage, la solitude, les rencontres, l'amitié, l'introspection intérieure sur la vie, la mort et le devenir... Tout cela se retrouve dans les textes de Thomas Belhom agrémenté par la chorégraphie que le multi-instrumentaliste se doit de respecter au maximum. On a qu'une envie, fermer les yeux et dresser l'oreille, s'appuyer contre un arbre et se laisser envahir.

Si le public était clairsemé le temps de la prestation de Thomas, un grand nombre de personne arrive pour applaudir comme il se doit les anglais de Tindersticks. Et on remarque rapidement que la majorité des gens présents ce soir ont dépassé la trentaine. Il faut dire que la réputation et le talent du groupe et surtout de son leader charismatique, Stuart Staples ont grandi en même temps que les fans....
Classe, élégant, ce sont les premiers mots qui viennent à l'esprit lorsqu'ils arrivent sur la scène et puis commence la musique.... Depuis 1992, la voix de Stuart nous charme, nous envoute même avec ses accents solaires et sensuels. La discographie de Thindersticks est riche (neufs albums, plusieurs lives et surtout de nombreuses collaborations sur des bandes originales de films). On y retrouve toujours cet esprit décalé et résolument mélancolique. Car on ne peut espérer de grandes explosions de joie en les entendant! Pas d'hystérie joyeuse, de pogos, d'applaudissements déplacés. Juste une communion entre le groupe et le public, l'envie de s'y attarder sans jamais s'appesantir. L'alchimie opère, délivrée par les anglais de Nottingham, sans chichi. Mais avec cette grâce quasi divine qui parfois nous bloque la respiration. Lorsque les lumières se rallument on est encore abasourdi, avec une envie : rentrer chez soi et tranquillement installés, écouter leurs albums pour continuer l'instant magique...

 

 

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