Thomas Fersen au Théâtre Sébastopol

La file de parapluies qui encombre le parvis du Théâtre Sébastopol prend petit à petit place à l’intérieur : jeunes couples, groupes d’amis, enfants accompagnés de leurs grands-parents, c’est un public multi générationnel qui, motivé mais impatient, lance de longs applaudissements alors que l’homme de la situation n’a toujours pas fait son apparition.

L’obscurité prend place dans la salle, les premières notes de « Mais oui mesdames » retentissent et par un jeu de lumières furtif, on commence à distinguer la silhouette svelte de Thomas Fersen, chapeau sur la tête et chaussures aux mains. Son fidèle pantalon rouge l’accompagne également, faisant écho aux murs et fauteuils du théâtre.

On se laisse entraîner sur « Croque », « La boxe à l’anglo-saxonne » ou encore « Qui est ce baigneur ? » par la voix éraillée et les textes, aussi amusants que touchants, du chanteur. Mais pas que. Ce dernier, pour son neuvième album et sa tournée, s’est entouré du collectif lyonnais « The Ginger Accident », six musiciens qui, avec leur touche swing, donnent un nouvel élan à sa carrière. Les cuivres apportent à la fois dynamisme et profondeur aux mélodies ; ça envoie sur scène ! Le public est charmé mais commence à attendre de l’échange avec l’artiste qui enchaîne ses titres, pieds écartés autour de son micro. Il suffisait de demander, l’ambiance repart avec « La Chauve Souris » qui fait pousser la chansonnette à petits et grands.

Les rires des spectateurs résonnent lorsque le chanteur se transforme en poète sur des textes parlés tels que « J’ai vu une soucoupe volante » ou « Et si on allait se coucher ? ». Ҫa casse le rythme, c’est agréable et on savoure d’autant plus la plume de Thomas Fersen. Il continue à jongler avec les mots sur « Zaza », s’accompagnant tantôt au ukulélé sur « Punaise », tantôt à la flûte sur « Saint-Jean-Du-Doigt ». Pas de danse bretons, anecdotes, participation du public, l’ambiance est chaleureuse ! Mention spéciale pour « Le Chat Botté », chanson qui conte la vie d’un vendeur de chaussures, qui reçoit une ovation impressionnante !

Après une heure de concert à peine, un long noir commence à faire des rageux parmi ceux qui connaissent mal l’humour de Thomas Fersen : le chanteur revient assis devant un magnifique clavecin en milieu de scène et lance un « On était déjà dans la bagnole ! ». La deuxième partie de concert est encore plus rythmée et drôle que la première : il faut dire aussi que les compositions de l’artiste ne manquent pas de références quelque peu déplacées mais toujours pleines de finesse, dont il sait s’amuser et en véhiculer l’amusement à son public ! Un refrain à coup de « Je jouis ! » scandés dans son micro sur « Félix », des pensées peu catholiques sur « Diane de Poitiers », sans oublier le mot de la fin pour « Coccinelle » : « Je viens ici à Lille vous demander de me montrer vos fesses ». Il paraît que Thomas Fersen a pris goût à la chanson en découvrant les chansons paillardes... Il paraît...

Un rappel parmi les plus longs que j’ai connus pour l’homme au pantalon rouge accompagné par son talentueux guitariste : ballades émouvantes telles que « Louise » ou « Jean » s’alternent avec certains tubes comme « Donne-moi un petit baiser » ou « Monsieur ». « Du rire aux larmes », voilà une expression qui colle bien à ce que le public a pu vivre en admirant cet artiste qui maîtrise aussi bien humour léger et émotion.

Debout depuis trois chansons, les spectateurs en réclament toujours plus mais après un rappel de 10 titres, il est temps pour Thomas Fersen & The Ginger Accident de saluer une dernière fois la salle du Théâtre Sébastopol. Pour ceux qui n’en ont pas eu assez ou qui souhaitent (re)découvrir cet énergumène attachant aux chansons décalées sur scène (et si vous n’avez pas encore compris après cet article, croyez-moi, ça vaut le coup !), il sera au 9-9Bis Le Métaphone à Oignies (62) le 23 mai !
 

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