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The Notwist + Compact Disk Dummies + Jel au Grand Mix

Pour débuter cette belle soirée, un duo énergique, les CDD! Les Compact Disk Dummies sont les gagnants de l’édition 2012 du Humo’s Rockrally, le plus grand concours rock de Belgique. Le groupe mêle sons new wave eighties, musique électronique,  stoner rock et électropunk dans un grand mix pyrotechnique et kaléidoscopique. Audacieux et décalé, capable d’ambiancer la salle et digne des grands bars dance de Belgique. Le Grand Mix en était tout sautillant, malgré lui autant que de son plein gré, irrésistiblement, comme le guitariste sur scène, titubant élégamment au son de sa boite a rythme "tendance". Le public conquis s’est délecté du morceau phare du groupe : The Reeling, connu désormais pour son clip paradoxalement drôle et triste. 

Le Grand mix ne craint pas d’accueillir en seconde partie Jeffrey James Logan, aka Jel, un producteur signé sur Anticon, son label, celui du hip hop pas comme les autres et dont l’intitulé laisse rêveur (quel programme !). Quand il ne sort pas d’excellents instrumentaux, il est membre actif de Subtle, Themselves et 13 & God !  Jel est seul sur scène et assume ses titres derrière son clavier. Il  a le beat, man, il scratche, chante, et passe des messages ! Il parle au public et raconte le pourquoi de sa chanson, celle de l'homme qui a la tremblote alcoolique par exemple ! Rassurez vous, le bar est resté ouvert. Le son semble sortir des grands bars électro branchés parisiens. Lumière bleutée minimaliste en halos arborescents, lumière blanche aérienne et diaphane : à chaque morceau une couleur et un rythme. Jel  se lâche un peu et plaisante même sur sa mère, son père, l'argent...  en continuant de tapoter sur son instrument... Tête baissée, absorbé, concentré et tendu, Jel fait avancer les morceaux de plus en plus vite, ralentit, pianote...  Il semble jouer et parler en chantant tel un pantomime de cabaret, définitivement dans le son, hanté, mais drôle et moderne. On s’interroge quant aux codes capillicoles qui régissent l’appartenance à la tribu des hommes du Beat… Faut-il nécessairement avoir les cheveux longs, au bord de toucher les platines, pour se protéger du son ? Charismatique et présent, Jel plaisante même aux applaudissements du public, lançant en anglais « Don't worry, there will be some more »… On est plus proche du DJ set que du concert mais pourquoi pas ? 

Enfin arrive the Notwist. Les deux premières parties étaient tentantes, séduisantes et réussies mais avouons le… dur d'attendre le groupe phare de la soirée. Presse énorme, côte d’amour absolument folle auprès du public, critiques en liesse, un vrai phénomène. L’attente est palpable… Le public devenu corps unique et uni, organique, en attente, rugissait presque. Formé à Berlin il y a plus de 15 ans, The Notwist joue dans un registre electro, folk, pop, rock, peu importe : ils sont réellement envoûtants. Très prisés, ils s'investissent aussi dans des projets parallèles de hip hop alternatif comme 13 & God. Des musiciens curieux, ouverts, investis. Classe.

La voix du chanteur est agréablement singulière  et se pose sur les morceaux très écrits et orchestrés du dernier album « Close to the glass ». Débarqués à six sur scène, guitares, basse, batterie, clavier et un multi-instrumentiste, ils impressionnent très très vite. Pas de round d’observation, le KO technique est rapidement prononcé par 700 arbitres d’un soir.  La prestation est magnifique, bluffante alors qu’on sait toutes les incertitudes de la musique vivante… Le Grand Mix  a compris dès les deux premiers morceaux qu'il a fait un bon choix, qu’il a fait "LE" bon choix !  Clin d'oeil appuyé et bravo au programmateur : difficile de sentir les tendances du moment sans céder à la hype idiote et en restant fidèle à la musique. Fait. 

Le public a fait ses devoirs et connaît son Notwist sur le bout des riffs. Il se laisse totalement charmé et s'abandonne totalement au plaisir qui le gagne. Le chanteur joue des micros et crée lui-même un écho artificiel.  Ce qui impressionne, c’est l’entrelacs très savants entre les guitares et les claviers, entre les rythmes des ordinateurs et les solos, la puissance du beat ou la clarté de grelots qui tintent.

Tout va bien pour tout le monde lorsque sonne et résonne le Something wrong de la chanson phare du groupe : Kong. Terriblement et agréablement entêtant... Le public ne peut qu'apprécier les chœurs subtils et aériens du remarquable batteur . Excellent. Le Light show enfonce le clou et cogne les rétines. Parfois très aveuglant, il servira idéalement le groupe lors du rappel.  On avoue subjectivement une préférence pour la partie  pop rock électro que pour certains passages un peu longs aux fortes teintes  technoïdes ! Each of its own.

Le Grand  Mix réserve un accueil stupéfiant au groupe, pro et soudé par une complicité qui ne se simule pas. On joue ensemble. Il est de notoriété publique que The  Notwist ne sait jamais quitter la scène qu'après avoir tout donné. Applaudis généreusement, ils reviennent pour un second  rappel long de quatre morceaux !

Et surtout un magique Consequence… On tutoie à ce moment là la grâce la plus folle, la symbiose totale entre la musique et le public.

Le public extatique, vraiment, savait en quittant la salle qu'il avait vu l'un des meilleurs shows du Grand  Mix 2014... Frank Nouy, l’un des présentateurs de la programmation du premier semestre pouvait écrire en toute subjectivité sur les réseaux sociaux « Notwist est le meilleur groupe du monde et le monde ne le sait pas. » Sur cette soirée, à cet endroit, avec ces gens là, c’était presqu’objectivement vrai.

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