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Rock For Life : Sylc + Redstone + Wido

Pas tout à fait certain que la musique, sa qualité, le rapport entre les groupes et le public soient aussi essentiels que d'habitude mais quand même, quelle belle soirée... L'une de celles qui vous regonfle les voiles et qui vous rend à la rue plus fort et plus combatif que jamais. Soirée  qui avait l'allure et la morgue de celles qui défient les sales passes de la vie, quand la maladie vient cogner sans prévenir, à votre porte et dans votre cœur, blessant ceux pour qui vous donneriez tout, absolument tout et pour qui, dans ce cas précis, vous ne pouvez rien. Le très puissant slogan de l’association Laurette Fugain résonne fortement, il est sobre et dur, juste et engageant : Il est difficilement acceptable de voir mourir un être humain parce que d’autres n’ont pas su qu’ils pouvaient le sauver. Sic.

Garance Laurent présente la soirée et raconte comment la maladie de sa nièce Rose l'a fait entrer dans le combat contre la leucémie, soufflée par le courage du petit chef. Rock for life est l'idée de Julien Leleu, membre du groupe de rock Hybrid et ami d'enfance de Garance. Alors, pas de compassion moite ce soir, pas de sensiblerie, on relève la tête, on lutte, on s'organise, on combat, on envoie les guitares comme autant d'étendards brandis pour défier la leucémie, pour dire les choses clairement et simplement, on roule des tambours pour chasser les idées noires et on sort les basses pour que les vibrations graves ne soient pas tragiques.

Le taux de bénévolat, autour de l'association Laurette Fugain, est extrêmement élevé ce soir, dans la salle de la médiathèque de Courrières, les tee-shirts aux couleurs désormais mieux connues de l’association flottent comme des drapeaux. On ne larmoie pas, on ne se plaint pas. Parents d’enfants malades, bénévoles du monde associatif, musiciens concernés, étudiants de l’IUT de Lens, un bloc compact, un pack qui aurait gagné les 6 nations d’un battement de cils. Ça ne rigole pas avec la valeur de l’enjeu. On sait déjà que le Père Noël est un rockeur, on apprend ce soir qu'en réalité le chercheur est un rockeur aussi. Musique.

Sylc avait déjà envoyé tous les fumeurs dehors en reprenant Smokers outside the hospital doors, d’Editors et en convoquant rien moins que le Clash pour combattre (I fought the law), livrant une guerre éclair aux dangers de la maladie en jouant Blietzkrieg pop des Ramones. C’était lancé.

Redstone et Donathan Barthone emmène le train rock sur ses Wheels, ça roule et on envoie le bois. Donathan et son gang assurent, très forte présence scénique.

Le professionnalisme de Wido n’est plus à démontrer et si on est des musiciens amateurs, on réussit à laisser songeur l’assistance devant cette rigueur de tous les instants. On est là pour Rose et Laurette, on n’est pas là pour jouer de travers au motif qu’on se produit dans un cadre associatif, c’est le moins qu’on puisse dire. Une discussion animée avec Julien ne laissait aucun doute là-dessus.

Les intermèdes sont étonnamment gais, tout le monde savoure la soirée, respire et hume le parfum de cette union sacrée autour d'une cause qui n'a que des adhérents. Si Woody Guthrie jouait avec une guitare sur laquelle il avait inscrit « cette machine tue les fascistes », on connaît des cellules qui faisaient moins les malignes après la déferlante de décibels qui leur étaient tombées dessus samedi soir. Une quête nationale est organisée le dernier weekend de mars, Je donne, tu cherches, ils guérissent. On aura tous le choix de participer à cette guerre ces jours-là, par exemple.

Pendant la maladie, la lutte continue, en musique. Play it loud.

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