Sebadoh + Bed Rugs au Grand Mix

Les Pixies, My Bloody Valentine, Soundgarden, Mudhoney...  Les vieux briscards du Rock alternatif sont de retour. Histoire de démontrer aux jeunots que leur place n'est encore à prendre, de prouver que le temps n'a pas d'emprise sur eux et sur leur musique. Dans un tel contexte, pas étonnant de voir Sebadoh, formation majeure de l'Indie-Rock des 90's, ressortir ses vieilles chemises à carreaux du placard après une absence discographique de 14 ans.
 

Avec un chouette album en plus : Defend Yourself. Qui ravive avec bonheur le son Lo-Fi des années Grunge. Où l'on retrouve la saveur des anciens disques. Cette forme délicieusement foutraque et dichotomique. D'un côté les mélodies fragiles et à fleur de peau de Lou Barlow. Et de l'autre, les fulgurances Noisy et électriques de Jason Lowenstein. De passage au Grand Mix, le retour de Sebadoh avait donc de quoi réjouir les nostalgiques.

Mais place au présent avec les Bed Rugs, groupe d'origine Anversoise. Encore un groupe Belge qui force la sympathie. Il faudra bien un jour chercher à comprendre pourquoi ce plat pays réussit autant à nous écraser dans le domaine du Rock et de la Pop. Le fait de vouloir nous faire ravaler nos sales blagues Belges ne peut en effet pas tout expliquer.
 

 

Avec sous les bras, un album (The 8th Cloud) et un EP (Rapids), les Bed Rugs ont tout du jeune groupe qui peut devenir grand. Leur musique est un recueil rafraîchissant de Rock à la fois Pop et Indie dans lequel se télescopent insouciance, naturel et sens de la mélodie. Du psychédélisme  sans bad trip. Avec des chansons hédonistes, colorées et menées tambour battant. Une belle découverte.
 
Qui sauvera la soirée. Car, n'épiloguons pas, le concert de Sebadoh ne laissera pas un souvenir vivace. Le retour sur scène est plus que décevant. Ressemble à des retrouvailles avec un vieil ami avec qui, malheureusement, on n'a plus grand chose en commun. Peut-être que l'un a trop changé. Que l'autre pas assez. En tout cas, les bons souvenirs ne suffisent pas. On n'a plus grand chose à se raconter. Le rendez-vous est dénué d'émotions. S'étire en longueurs.
 
La faute à un concert qui ressemble trop à une simple répétition. Les maladresses, les contours mélodiques approximatifs, le côté bricolo font bien entendu le charme des disques de Sebahoh. Mais ici, tout est bien trop bordélique et désorganisé. Entre les morceaux, Jason Lowenstein et Lou Barlow s'échangent leurs instruments, mettent une plombe à les réaccorder. Sans un mot pour le public. Ne créant ainsi aucune alchimie avec les spectateurs. On les regarde faire leur truc sans jamais se sentir impliqué. On s'ennuie. On n'est jamais dedans. Le concert en devient caricatural dans son manque d'ambition artistique. Juste du boucan mal dégrossi et anecdotique.
 
Mauvais concert. Mauvais jeu de mots. Ce soir, Sebadoh, c'était bidon.   
 

 

 

 

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