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Miles Kane + Eugene McGuinness à l’Aéronef

C’est sans doute à cause du changement d’heure. Le concert devait débuter à 20h, mais finalement il commencera plus tard. Du coup, au fur et à mesure que les gens arrivent, on a le temps de constater que les cuirs sont de sortie. Et quelques bananes rockabilly aussi. Chose un peu étonnante pour les deux artistes de ce soir, l’Aéronef n’affiche pas complet – la mezzanine n’est même pas ouverte.

Pourtant, le public est chaud et encourage vivement Eugene McGuinness lorsqu’il arrive sur scène. Dès le premier titre, les guitares disto donnent le ton : le concert sera bien agité. Avec son groupe (et sa classe flegmatique de dandy anglais), Eugene McGuinness nous invite à danser sur ce qui se fait de meilleur dans le rock britannique, depuis les fifties aux sons de ces dix dernières années. Servis par une basse lourde, ses tubes (Sugarplum, Shotgun) sont d’une efficacité évidente et emportent avec eux les premiers rangs, très réceptifs.
On s’attend par moment à ce qu’un morceau soit plus calme, mais la puissance vocale d’Eugene est incroyable et dissipe toute rémission. On en prend plein les oreilles et c’est un plaisir. Alors qu’il quitte la scène, on se dit que l’anglais pourrait à coup sûr être en tête d’affiche à lui tout seul, tant son show est convaincant.

En attendant l’arrivée de Miles Kane, qui offre à Lille le premier concert de sa tournée, le public exulte quand Helter Skelter des Beatles ou Morning Glory d’Oasis raisonnent. La soirée est sous le signe de l’Union Jack, et elle va encore gagner en intensité lorsqu’arrive le second rockeur anglais. Le gros son (et les stroboscopes à profusion) sont balancés dès Bombshells. La foule est encore plus enthousiaste que pour Eugene McGuinness : on crie, on lève les bras, on sort les portables et appareils photo un peu partout parmi la fosse.
« How are you tonight Lille ? » lance Miles Kane avant d’envoyer son tube Rearrange et de demander au public de chanter avec lui. Là c’est vraiment parti : ça pogote, ça slame, ça fuse de partout ; le batteur, surexcité, massacre ses fûts. On est pris aux tripes et on ne peut pas résister. D’ailleurs l’anglais sait y faire pour entraîner avec lui une salle : en attaquant Quicksand, il invite le public à taper des mains. Du coup, on ne peut plus arrêter l’assistance : à la fin du morceau, tout le monde continue à chanter les chœurs en applaudissant.

Les titres s’enchaînent à grande vitesse : Better Than That et Kingcrawler maintiennent la pression, avant que Miles Kane, tout sourire, lance une battle gauche/droite dans le public pour débuter Darkness In Our Hearts. L’ambiance est tellement folle que l’artiste, pris par sa fougue, en décroche le jack de sa guitare en plein solo et s’en excuse tout en remerciant le public pour son énergie.
Il aura fallu attendre Take The Night From Me et My Fantasy pour que Miles Kane apaise un peu sa ferveur et laisse place aux enlacements et baisers des amoureux présents ce soir. Mais déjà Tonight relance la machine, suivi par Give Up - dans lequel le groupe intègre Sympathy For The Devil des Rolling Stones. L’artiste remercie vivement son régisseur (un sosie de Woodkid) car les problèmes techniques sur la batterie et les synthés n’ont en rien entaché le show.
Le set arrive à son terme, mais l’anglais n’a pas dit son dernier mot. Il chauffe la foule avec le riff de Inhaler, poursuit avec l’excellent Don’t Forget Who You Are et quitte la scène en incitant le public à reprendre les chœurs et applaudir en rythme.

Le rappel débute avec Miles Kane seul, avec une guitare acoustique. On s’attend un peu à ce qu’il reprenne un titre de Lou Reed, disparu la veille. Mais non, l’artiste entame Colour Of The Trap et finit en apothéose avec le tube Come Closer.
En sortant de l’Aéro, on a fait un tour du côté de l’Aérobar pour voir The Spunyboys et leur rockabilly, le temps de profiter de la banane du chanteur et de le voir grimper sur sa contrebasse. Il y avait vraiment un grain de folle énergie ce soir…

Miles Kane - Don't Forget Who You Are

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