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JP Nataf & Silvain Vanot au Grand Mix

Le Grand Mix est loin d’être complet ce soir, les nombreux retardataires n’ayant pas assisté à l’arrivée sur scène de Silvain Vanot et ses musiciens peuvent sourire, ils assisteront au concert dans de bonnes conditions. Heureux et décontracté, Silvain Vanot joue ses morceaux devant un public attentif, qui pour une grande majorité le découvre. Il plaisante, partage avec le public comme pour mieux apaiser une certaine tension. Le charme s’installe, harmonica et violon s’entremêlent et le chant nous emporte dans un univers proche de celui du regretté et talentueux Alain Bashung. Silvain Vanot aime jouer avec les mots, les interpréter avec humour comme sur « Implacable » et ses paroles « J’aimerais coucher avec toi, parce que ta mère elle est trop vieille… ». Malheureusement le charme s’essouffle, la prestation peine à convaincre et les nombreuses ballades pop (« Hawaï », « L’instant que je guète ») ne suffisent pas à atténuer ce sentiment. Finalement après une reprise d’Abba et une escapade rock, Silvain et ses musiciens terminent par une dernière ballade, pleine de pureté comme pour laisser place à l’innocence.

Les horloges sonnent 21h50, JP Nataf est un peu en retard certes, mais qu’importe, on lui pardonne car ce soir, il s’occupe de tout. Il vacille d’un bout à l’autre de la scène et règle chaque instrument avant de donner naissance à ses chansons. Il entame avec « Les lacets », parfaite bande-annonce à son répertoire, composé de morceaux pop anglo-saxon revisités à la française. Exit les musiciens, JP aime être seul pour partager des moments d’intimité avec son public, recréer un lien qu’il n’a pourtant jamais perdu.
2ème chanson, ses « gusses » de musiciens, comme il aime les appeler, le rejoignent pour entonner un magnifique « Monkey » et sa ritournelle « I manque you ». Et là on se dit que le manque fût réciproque durant 5 ans. L'ex-innocents fait partie de ces artistes, que l’on écoute plusieurs fois parce qu’on se sent bien dans leurs morceaux, qu’on va voir en concert par plaisir de partager en chanson quelques bons moments. C’est toute la beauté de la chose, cet « innocent tout blanc » comme il se décrit, fait rentrer la musique dans une certaine réalité qui suit le court des évènements.
Bien sûr, on pourrait mettre en cause les (trop ?) fréquents problèmes de réglages, mais JP, lui préfère s’en amuser « En même temps, des concerts où tout est bien réglé où tout se passe bien vous pouvez en voir tous les jours ».
Derrière ses lunettes et sa barbe, pas encore assez grande pour cacher son talent, Jean-Philippe distille ses multiples facettes à travers un chant d’une beauté désarmante. Il porte et transporte une espèce de quête, son fantasme de l’Amérique dont on ressent l’influence sur « Clair ». Ou comment nous emmener en moins de 4 minutes dans une ambiance digne des plus grands bals de promos américains.
Puis arrive « Seul Alone », interprétée dans une atmosphère absolument pure où aucun son ne vient polluer l’air de la chanson. Sorte de grand bricolage minimaliste, de grande récréation au sein de laquelle JP ne cesse de bavarder. Après une telle performance, on ne peut que rester estomaqué face à tant d’inspiration et de sensibilité. Le temps, lui aussi, est suspendu, d’ailleurs l’heure n’a plus d’importance, les frontières ne sont plus là, JP Nataf les a brisées pour créer un climat intimiste transcendé tantôt par une pop orchestrale tantôt par un retour à la discrétion.
Complètement décousu, JP Nataf rompt le temps d’un concert avec toute linéarité, et malgré une interaction avec le public, on se dit qu’un concert n’est pas suffisant pour comprendre cet homme qui reste un passionnant mystère.

Malgré les années, c’est toujours une émotion particulière que de retrouver ce musicien et d’entendre sa voix, son humour et ses morceaux d’une rare finesse. Après deux rappels, qui pêchent par leurs longueurs, JP Nataf s’en va comme il est venu, l’air innocent, laissant derrière lui résonner les dernières notes d’un « Monde parfait ».

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