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Indochine au Zénith de Lille

MEMORIA DAY.

« A la vie, comme à la mort. » Le Black City Tour n’a de cesse de surprendre, d’interpeler et parfois même d’agacer. Quarante euros le billet pour un voyage aussi travaillé et léché, cela a de quoi faire grincer les dents. Deux dates à Lille complètes en un temps record : Indochine est une nouvelle fois attendu comme Le Messie en région. Le Zénith est encore le théâtre d’une messe des plus incroyables. Sur toutes les bouches, le même refrain : Indochine, cela ne s’explique pas, cela se vit. Après plusieurs décennies, après l’oubli, le mystère reste entier.

Poser des mots sur le rapport unique qui unit le groupe à son public demeure un pari de plus en plus dur à relever. Moqueurs et rageurs pointeront du doigt les approximations vocales, les paroles confuses, ou les rigolos pas de danse d’un leader que l’on aime mépriser. Pourtant, ces mêmes grognards, dans une salle toute acquise à la cause du groupe ne semblent plus si fiers. Etrangement, le silence se fait.
Indochine, Live, intimide. La fureur qui se dégage du concert frappe méchamment et impose un respect presque gêné. Oui, Nicola Sirkis et son tempo à nul autre pareil sont toujours en haut de l’affiche. Le sale gamin de cinquante piges s’amuse avec le rock en France. Il prend le pouls d’une société hypocrite, flatteuse et dévastatrice pour construire un univers branlant que ses fans embrassent.

Et embrasent. Deux jours durant, ces étranges ombres noires soulèvent le Zénith. Il y a du génie dans ce concert. La magie est intacte, la surprise est totale. Les écrans s’animent, s’avancent, tournoient devant une assistance estomaquée. Le Black City Tour pousse au plus loin le désir de communion, le public ne fait qu’un avec Indochine.
Le serpent, cette incroyable structure circulaire, mord en plein cœur. Impossible de ne pas être happé par la force des images et la puissance d’un montage toujours plus enivrant. Les bras de Nicola Sirkis enlacent les amoureux d’un Indochine toujours plus créatif. Les lumières participent à ce nouveau pèlerinage. Le spectacle est de tous les instants. Sacrés. Il y a de la dévotion dans ce Black City Tour. Etrange. Humain. Radieux.

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