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FAUVE + Mendelson au Grand Mix

Le concert affiche complet depuis une semaine. Et concernant un groupe qui sort à peine (prochainement) son EP, ce n’est pas anodin. À 20h la foule est massée devant les portes du Grand Mix, dans l’entrée et déjà dans la salle aussi. C’est sûr, FAUVE est le "phénomène" du moment, même si cette étiquette ne les décrit pas bien.

Mendelson

Mais en attendant de retrouver le combo, c’est Mendelson qui ouvre la soirée. L’arrivée sur scène est un peu étrange. Alors que les musiciens s’installent et règlent leurs instruments, le chanteur nous parle pendant quelques minutes. « C’est notre deuxième concert depuis 2009. […] D’habitude les autres artistes vous demandent "Ça va Tourcoing ? Vous êtes chauds ?" Mais vous n’avez pas besoin d’être chauds ce soir… Est-ce que vous êtes froids ? ». C’est étonnant, un peu perturbant et dérangeant.

Même si on sent bien la parenté 'spoken word' (et diffusion d’images) que Mendelson a avec FAUVE, l’effet n’est pas le même. C’est lent, très lent, et lourd. Les titres, assez longs, s’enchaînent sans plus, sans ce petit truc qui pourrait les rendre éclatants. Dans le public, on parle, on va se rechercher une bière, ou même on sort s’en griller une. L’ambiance est attentiste mais sans prêter attention. Pourtant les Mendelson ont l’approbation du public qui les applaudit chaleureusement à leur sortie.

FAUVE

Ce n’est pas évident de raconter un concert de FAUVE. Surtout pour un "fan". D’un côté, on voudrait tout raconter, comme d’habitude, dans les grandes lignes et les bons petits détails, retranscrire l’atmosphère. Et d’un autre, on voudrait garder le mystère, juste donner envie d’aller confirmer en live ce que vous avez pu ressentir à l’écoute. Ça n’est pas pour participer au buzz qui entoure le groupe, et que certains décrient déjà tellement en affirmant que tout s’écroulera comme un soufflet une fois l’effet de surprise passé. Mais vraiment pour vous laisser le plaisir de la découverte en live. C’est comme pour un bon film : si on vous dit trop qu’il faut aller le voir, qu’il est "trop bien", vos attentes seront sûrement déçues lorsque vous irez le voir.

On a beaucoup lu et entendu parler de FAUVE. Certains ont été dithyrambiques en parlant des lives ; d’autres au contraire n’adhéraient pas, restaient sceptiques, voire même cassants. Du coup ce soir au Grand Mix, on est impatient de se faire son propre avis. Peu importe qui a raison : chacun ses goûts et ses couleurs. On va juste essayer de vous donner un aperçu.

On a changé le fond de la scène pour FAUVE. À la place de la grande tenture blanche qui était déroulée pour Mendelson, ce sont plusieurs morceaux de tissu blancs sur fond de tenture noire qui sont mis en place pour les parisiens. Vers 22h, les FAUVE sont lâchés, sans présentation, sans salut, sans fioritures et ils débarquent avec Saint-Anne. Et pendant les 60 minutes qui suivront, on va se laisser embarquer sur les 4000 Îles, dans le Blizzard, avec Jennifer. La salle connaît la plupart des titres. Elle en découvre d’autres aussi.

Un concert de FAUVE dans le fond, c’est un peu comme lorsqu’on écoute leurs titres ou qu’on regarde leurs vidéos : c’est pas « un truc de ouf », c’est pas révolutionnaire ; mais ça nous parle, ça nous touche. C’est comme être avec un bon pote, qui vous prend par l’épaule pour vous dire : « T’inquiètes pas, ça va aller. Et puis on va passer une bonne soirée ». Ce n’est pas surfait. On tique un peu au début, parce que Quentin (speaker-chanteur) donne le tournis à faire des allers-retours incessants de gauche à droite de la scène, tel un "fauve" en cage (ah ah). Dans son flow et dans sa gestuelle, il est pressé, urgent. Mais on s’y fait et on oublie assez vite. Car son urgence fait partie de ces ressentis qu’il faut évacuer.

Dans la foule, les têtes se balancent, comme si elles acquiesçaient les textes. Et puis dès qu’il le peut, le public acclame le combo, pour lui confirmer qu’il apprécie, l’encourager. À l’instar du mec décrit sur Jennifer, FAUVE nous « prend dans ses bras », et inversement. « Une porte ouverte jour et nuit, une épaule et une oreille » comme ils disent. « Merci d’être là » nous lance Quentin plus d’une fois.

Finalement, le concert est à l’image du groupe : authentique. Avec ses vibrations internes, qui poussent les uns à dégainer le smartphone pour filmer, les autres à s’enflammer, balancer la tête, applaudir en rythme et pogoter même un peu sur Kané. Et ses petits ratés à côté, qui font le charme de l’innocence, de la simplicité et de la naïveté. Comme par exemple quand Pierre (guitare) casse une corde, prend un peu de temps pour changer de guitare et que Quentin se retrouve gêné, sans trop savoir quoi dire au public.

Sur les réseaux sociaux, on peut lire ici ou là que FAUVE est plein de prétention(s). Pourtant après le concert, ils sont restés un bon moment dans la salle et au stand merchandising pour parler avec le public, simplement. À la fin du set, Quentin lâchait : « Merci encore d’être venus. On est halluciné par ce qui se passe ». Nous aussi.

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