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Editors à la Condition Publique

Le Grand Mix ayant entamé il y a quelques mois des travaux de rénovations, c’est La Condition Publique de Roubaix qui nous accueille ce soir pour le concert de Editors. La salle n’a plus rien à prouver en ce qui concerne l’accueil d’évènements culturels et c’est donc le sourire jusqu’aux oreilles qu’on s’apprête à apprécier ce moment. Mais, car il faut bien un mais, une mauvaise compréhension de l’horaire de début de cette soirée nous a empêchés de profiter de la première partie. Quel dommage ! Car les Anglais de Public Service Broadcasting  nous semblaient très prometteurs.

C’est donc devant une salle pleine (le concert ayant été très rapidement complet) que nous patientons en attendant les Anglais de Editors. Des titres de Depeche Mode et Bowie nous accompagnent pendant ce moment qui s’allonge un peu. La scène est plongée dans le noir et des rideaux l’entourent pendant que les techniciens s’affairent à régler les instruments. Il faut dire que les Anglais ont le sens de la perfection, leur concert le montrera du début à la fin. Tout est absolument impeccable, des instruments aux musiciens.

Est-il nécessaire de faire un retour sur l’histoire de ce groupe tout droit venu de Birmingham ? Il est peut être juste utile de rappeler que le groupe s’est formé en 2002 et qu’ils ont sorti six opus entre 2005 (The Black Room) et 2017 (Violence). Que depuis leurs débuts ils connaissent un succès aussi bien critique que publique. Et qu’ils n’étaient pas revenus dans le Nord depuis le Main Square de 2016...

Si l’on aime ce groupe c’est avant tout pour leur univers ténébreux rempli de fantômes du passé et d’amours tourmentés. Mais c’est aussi pour le charisme et la voix de Tom, le chanteur. A peine arrivé sur la scène qu’il en investit chaque recoin, on se surprend à sourire à certains moments où son déhanché ressemble un peu à celui d’un autre Anglais bien connu, Dave Gahan. Sa présence seule est hypnotisante, et lorsque les premières mesures de "Hallelujah (So Low)" résonnent on est déjà conquis. Le public, composé pour beaucoup de Flamands, réagit au quart de tour. Un simple « Merci beaucoup mesdames et messieurs » suffit à les faire hurler.

Pas de répit pour nous, les titres s’enchainent. "A Ton of Love", "Darkness at the Door". Et puis "Violence" tirée de leur dernier album réchauffe un peu plus l’atmosphère. Les basses résonnent, la musique est entêtante et le public reprend en chœur le refrain. Le tout est oppressant mais rend impeccablement. Lorsque dans un fondu enchaîné très efficace "No Harm" lui succède, des frissons vous envahissent car l’interprétation est magistrale. Avec "Lights", on ressent un changement dans la setlist, les morceaux sont plus entraînants. L'atmosphère se réchauffe sensiblement et ne redescendra pas jusqu'aux dernières notes. Tom s’amuse à se déhancher de ci de là avec un sourire qui nous fait penser qu’il est content d’être là. Car on ne peut pas dire que le groupe soit très bavard, depuis les salutations du début plus rien. Heureusement leur attitude trahit un contentement bien présent, pour cette première date de tournée. De temps en temps Tom rejoint le piano ("In this Light and on this Evening") mais la plupart du temps il préfère être sur le devant de la scène.

"Nothingness" et ses tonalités plus électro est hypnotisante. "Belong" planante. "Ocean of Night" vient clore cette première partie de concert. Le batteur, Ed Lay, nous offre un solo fort sympathique pendant que les autres musiciens quittent la scène.

Tom revient rapidement seul, et entonne, une fois n’est pas coutume, "No Sound but the Wind" à la guitare. A part quelques irréductibles qui persistent à parler fort, le public l’écoute religieusement, on en a (presque) les larmes aux yeux et les poils qui se dressent. Ok, non pas presque, un frisson nous parcourt. Puis le reste du groupe revient pour les derniers morceaux. Le moment de grâce continuera jusqu’à la fin, avec "Cold", "Magazine", "Papillon" et enfin "Marching Orders" qui clôt en apothéose ce set intense de presque deux heures.

En revenant pour le rappel, Tom nous a remercié et nous a dit « We want you to have a good time ». Pas de soucis Tom, vous avez été à la hauteur de votre réputation. Thanks ! And see you soon !

Notre précédent concert des Paradis Artificiels était déjà au Splendid avec Avatar + Hellzapoppin + Old Kerry Mckee. Et la suite, c'est au Zénith pour la soirée avec Synapson + Rone + Klingande + L’Impératrice + Nasser.

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