Michael Jackson : This Is It.

Le 25 Juin 2009, Michael Jackson s’en est allé faire briller les cieux d’une étoile nouvelle et éclatante. Difficile encore de mesurer l’impact de cette disparition si soudaine. L’émotion est toujours palpable aux quatre coins du globe. L’artiste des records les plus fous vivait en chacun de nous. Il laisse une Terre orpheline et des millions de fans dans une tristesse des plus insondables. Plus que tout autre entertainer, Michael Jackson avait une place à part dans le paysage musical. Il reste une exception, un personnage hors norme qui d’un claquement de doigt enflammait les foules. Mais au-delà du chanteur et du danseur hors pair, c’est l’homme qui est également pleuré. La compassion semble retrouver ses lettres de noblesse et l’on s’accorde à enfin voir l’homme triste derrière le génie mégalo. Même si ce retournement de veste médiatique fait frémir, il n’en demeure pas moins salvateur. De l’autre côté du miroir se cachait un être meurtri, affaibli par des années de calomnies. Le 13 Juillet 2009, la rédemption et le retour en grâce étaient accessibles, presque palpables. Le spectacle promettait d’être grandiose, le dernier salut d’un petit garçon de cinquante ans qui avait encore des choses à dire à ses rêves d’enfants.

Octobre 2009. C’est dans un contexte encore douloureux que sort sur les écrans le documentaire This Is It. Deux clans s’affrontent. Certains crient au scandale. Selon eux il ne s’agirait que d’une nouvelle opération marketing menée par ceux qui poussèrent l’artiste à sa perte. D’autres, plus mesurés ne perdent pas de vue l’aspect mercantile du film mais se réjouissent de voir une dernière fois leur idole au travail.
Car il ne sera question que de travail dans ce film ! Du travail, de l’implication, de l’abnégation. Saluons l’effort du réalisateur, Kenny Ortega, qui ne propose ni une veillée funèbre, ni même une célébration exagérée du génie de la star. Le regard est juste, sensible, tendre mais en aucun cas larmoyant.

Reste une question en suspend : Michael Jackson aurait-il souhaité que ces images de répétitions soient ainsi révélées au monde ? Pas sûr, tant son fichu perfectionnisme tatillon était grand… Mais, est-ce une raison pour bouder son plaisir ? Est-ce faire faux bond à son idole que de la chérir une dernière fois sur un écran à la hauteur de ses mérites? (…)

C’est donc les pieds entre deux mocassins que l’on se prend une nouvelle fois au visage l’immense talent du Monsieur (même si un montage souvent trop énergique nuit parfois à la lisibilité).
Avec This Is It, Michael est encore partout. Quitte à agacer. En salle, le public est loin du battage médiatique et le silence se fait. Respectueux, presque intimidé. Fans, admirateurs, curieux ont des étoiles plein les yeux alors que l’introduction du concert est reconstituée.
Megalo à souhait, le Roi de la Pop s’inscrivait dans l’Histoire avant de nous gratifier d’un Wanna Be Startin’ Something d’illustre mémoire. Amaigri (on ne peut le nier), la cinquantaine entamée, Michael Jackson restait fascinant. La voix était toujours aussi éclatante. Moins de playback pour davantage de plaisir. Human Nature donne le grand frisson. I Just Can’t Stop Loving You enfonce le clou plus profond. La set list donnait le vertige.

Celui qui avait juré ne plus repartir en tournée semblait heureux de retrouver les planches, galvanisé par une troupe de danseurs sciée par le charisme de la bête. Le Roi rugissait encore, et il ne faisait pas bon aller contre sa volonté. Directif, exigeant, il demandait le meilleur. Et de fait, l’obtint.
Les concerts promettaient d’être passionnants. Mea Culpa. La machinerie Jackson (re)fonctionnait à plein régime. Des idées de fou furieux, une classe inégalable, une présence quasi mystique, Michael Jackson préparait un retour en grâce. Le gamin tapi dans un corps d’adulte meurtri ressortait pour donner du rêve.

Que nous reste-t-il donc après une perte aussi immense ? Qui pourrait se targuer de reprendre le flambeau ? Le monde de la musique continuera de tourner. Pour sûr. L’excellent côtoiera le médiocre. Mais Le Roi ne sera plus là pour sortir les gens d’une torpeur maladive. Un nouvel album, un clip, une apparition surprise, tout était prétexte à l’évasion. Souvent, le simple fait de penser à Michael donnait du baume au cœur, il était là. Le savoir des nôtres, c’était un peu comme une épaule sur laquelle se poser. Un moteur.

Reste donc ce témoignage sincère où le sentiment d’amour reprend ses plus beaux apparats. Ici, il n’est même plus question de cinéma, mais de rapport intime à l’œuvre d’un maître.
This Is It n’est définitivement pas un grand film. Michael Jackson, lui, reste définitivement, définitivement, le plus grand !
 

Noesis.

THIS IS IT: Trailer.

 

  1. Jago

    La mégalomanie de Michael Jackson était telle qu'il n'aurait pas aimé que ce "film" n'ai pas de succès à mon avis. Il faut aller le voir si on aimait l'artiste. Les gens vont voir ce film pour une raison, l'admirer encore, et c'est positif.

  2. kervarec

    Deçu que tu ne parles pas de la re-instrumentalisation de certains titres comme Jam !
    Mais je pense en effet la même chose que toi...

  3. Stéphanie

    Que du vrai !!

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