Horaires: Non communiqués

Prix : 21 euros

Salves

Depuis ses premiers spectacles créés au début des années 1980, Maguy Marin n’a jamais cessé de traquer l’énigme qui se cache derrière les paradoxes de notre monde contemporain. Chorégraphe qui a su mieux que quiconque prendre le risque de ne pas opposer danse et théâtre, elle travaille à la fois les corps et le sens. Avec beaucoup de cran, elle défend un art qui tente, vaille que vaille, de réveiller l’être humain. Des grimaces de May B* aux désordres savamment orchestrés de Turba*, Salves livre un condensé de son esthétique percutante.

 

Sur une scène en chantier : quatre filles, trois garçons et quatre antiques magnétophones à bandes. Les appareils tournent et crachent le feu d’un montage sonore qui entrechoque des voix illustres, des fragments de dialogues de films, des bruits de la ville… Des flashs de lumière, comme une rafale d’uppercuts visuels, évoquent la guerre, la colère, l’absurdité d’un monde qui n’a rien retenu des horreurs passées. Les personnages sont entraînés dans une course folle à un rythme d’enfer. De temps à autre, un geste d’amour s’esquisse, une caresse passe sur une joue. Puis des centaines d’images se bousculent à nouveau, mosaïques tour à tour dérangeantes ou comiques. Rien ne s’installe, tout est en mouvement. Impossible de recoller les morceaux de l’Histoire. L’amour a déserté l’époque. Ce spectacle d’une puissance rare « organise le pessimisme », selon une injonction de Walter Benjamin que Maguy Marin reprend à son compte. Il y a finalement de quoi être optimiste car l’opiniâtreté de son caractère finit toujours par triompher des peurs et des angoisses ambiantes.

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