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Kill For Peace + TARAKANY ! + The Mahones… – Festival Zikenstock

Le festival Zikenstock entamait les 6 et 7 mai 2011 sa huitième édition à Le Cateau et proposait sur deux jours une programmation  de groupes punk/ rock aux influences très variées en passant du rock au punk celtique ou aux influences irlandaises. Le premier soir, les favoris du public étaient Inspector Cluzo et Lofofora. Le public qui n'était pas éloigné de la scène par des barrières avait pu se retrouver quelques instants auprès de leurs groupes favoris, parfois au détriment des musiciens. 

Le deuxième jour, les concerts commencent tôt sous le chapiteau dressé pour l'occasion, et c'est le groupe Kill for Peace qui inaugure les festivités. Le groupe sait attirer les curieux, encore peu nombreux, avec un son hardcore puissant marqué par une guitare hargneuse et une batterie affriolante. Le chanteur sait aussi tirer son épingle du jeu grâce à une bonne prestance sur scène. Après cette entrée en la matière, c'est un groupe atypique qui vient déchaîner le public, Tarakany! un groupe punk méconnu des Français mais qui est une référence en matière de musique punk en Russie et en Europe de l'Est.  Ces bêtes de scènes, qui ont plus d'un millier de concerts à leur actif, ont séduit les festivaliers avec un jeu de scène dynamique où le son flirte avec punk, ska et métal. Le chanteur n'hésite pas à jouer avec le public et les musiciens. Ceux-ci ne sont pas en reste et le groupe fait preuve d'un très bon niveau technique qu'il nous est donné d'apprécier lors de passages uniquement musicaux. La performance de Tarakany! est intéressante, séduisante même pour ceux qui ne sont pas familier avec ce genre musical. Entre les différents passages de groupes, il est intéressant de bénéficier d'une pause musicale plus calme à l'extérieur du chapiteau avec un sound système qui navigue entre ska, reggae et dub. 

La fin de l'après-midi offre la possibilité de découvrir un groupe très différent, The Mahones. Ce groupe canadien qui a déjà eu l'occasion de tourner avec Dropkick Murphys,  flirte avec des styles musicaux très différents de Tarakany!, allant puiser ses influences dans le rock, le punk, la folk et la musique irlandaise. Les musiciens savent s'imposer chacun à leur façon,  tant par leur niveau technique que leur jeu scénique. Ainsi le flûtiste saura jouer avec le public tandis que le chanteur et l'accordéoniste s'offre un jeu face à face. Le bassiste bien que plus timide dans son jeu de scène offre une très bonne performance musicale. Le chanteur et les membres du groupe savent jouer avec le public et n'hésitent pas aussi à poser pour les photographes. Une performance vivante, festive qui avait tout pour séduire. C'est ensuite au tour des écossais d'Oi Polloi de monter sur scène. Le groupe engagé dans la lutte contre le capitalisme rappelle plusieurs fois à travers leur prestations leurs revendications en anglais ou dans un français hésitant, le public répondant à cet appel avec enthousiasme. Le chanteur propose des textes corrosifs et subversifs qui sont soulignés par une guitare et une batterie percutantes.  Le bassiste sait aussi s'imposer sur scène et le son que renvoie Oi Polloi est bercé d'influences punk des années 80, ce qui fait la joie des amateurs du genre qui lorsqu'ils ne sont pas sur les devants de la scène, observent en retrait d'un oeil connaisseurs la performance d'Oi Polloi. 

Street Dogs entre en scène en début de soirée. Ce groupe est bien connu de la scène bostonienne depuis la fin des années 90 et affiche des influences très diverses qui hésitent entre influences punk et racines irlandaises.  On sent une grande expérience de la scène chez ces musiciens. Ils jouent avec le public et affiche une assurance qui démontre de cette expérience  du live.  Mike McColgan, ancien chanteur du groupe Dropkick Murphy's, a su embraser le public avec intelligence et le groupe fait preuve d'un réel savoir faire, exploitant efficacement ses influences irlandaises qui se mélangent efficacement avec des mélodies punk plus corrosives aux accents parfois californiens. 

Une des têtes d'affiches de ce festival punk, Le  Bal des Enragés vient clôturer le spectacle avec les Ramoneurs de Menhirs. Le premier groupe s'avère être un savant mélange des grands de la scène underground française. On retrouve ainsi parmi les membres d e la formation des musiciens en provenance de Parabellum, de Lofofora, Black Bomb A ou encore des Béruriers Noirs. Le collectif forme sur scène un groupe unique très présent sur scène, riche d'une grande expérience scénique. Au programme, des standards du punk rock de ces deux dernières décennies allant de Stooges à Parabellum en passant par les Béruriers Noirs. Malgré une performance assez intéressante, on sent une mécanique bien huilée, qui n'invente rien.  Les musiciens proposent un répertoire avec lequel ils sont à l'aise et le public est lui aussi en territoire connu, peut-être trop.  Les Ramoneurs de Menhirs qu'ont a vu à l'affiche du Bêtizfest quelques années plus tôt ainsi qu'au Garage Café à Cambrai, sont là pour célébrer la fin des festivités. Le groupe qui fait honneur à la langue bretonne et à sa riche culture proposent des titres de son second album Amzer and dispac'h ("Le temps de la révolte") ainsi que d'autres titres à succès de leur répertoire original tel que "Redadeg". Le spectacle reçoit plus qu'un bon accueil auprès du public qui profite bien plus du concert que lors de la prestation du Bal des Enragés. Le pogo est tel qu'il devient difficile de circuler mais l'esprit festif est là. Etant donné l'absence de barrières sous le chapiteau, les tentatives de s'afficher sur scène sont multiples mais dans l'ensemble chacun y trouve son compte.

Le festival Zikenstock qui se revendique comme un festival de musique punk et sa programmation reflète bien les revendications de l'association à l'origine de cet événement. On regrettera parfois la sécurité un peu légère autour de la scène qui rend l'accès parfois difficile près de la scène mais le festival reste un moment convivial alliant rencontres, surprises et opportunités intéressantes autour d'une programmation originale. 

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