L’Infedeltà delusa à l’Opéra de Lille

Au lever du rideau, le spectateur est confronté à un décor à la fois massif et pourtant sans surcharge; au centre de la scène, ce qui semble symboliser une maison à étage ; sur les côtés, de petits plateaux réservés à différents personnages. On se demande ce que cela veut dire…et puis l’opéra commence, le ton est immédiatement donné, nous sommes dans la vitesse, dans la légèreté, dans le festif ; rien de tragique en effet dans cette « burletta » italienne d’1h45, ce qui découragera peut-être les amateurs d’aria puissante et pathétique... Les thèmes sont des plus conventionnels : amour, trahison et vengeance, le tout avec humour et dérision. Toute l’intrigue tourne autour du mariage arrangé entre Sabrina et Nencio, que Nanni et Vespina (frère et sœur) vont chercher à briser, car chacun aime l’un des futurs mariés. 

Le deuxième acte est surtout pris en charge par Vespina, jouée par Claire Debono, dont il faut souligner le talent, de soprano, mais également d’actrice. De fait, Vespina va tromper Nencio et Filipo, le père de la promise, en se déguisant à de nombreuses reprises, pour au final faire épouser Sabrina à son frère. Si vous n’avez pas tout compris, c’est que cette œuvre se fonde sur le renversement perpétuel de situation, sur les déguisements multiples, ce qui en fait une œuvre à l’esthétique baroque éblouissante. Pas le temps de s’ennuyer dans ce spectacle à la musique ensorcelante et à la mise en scène des plus efficaces. Une surprise est réservée aux spectateurs autour de cette maison étrange dont l’étage minuscule, entouré de panneaux sombres, ne peut que nous interpeller dès le début.

Ainsi, si ce spectacle est parfaitement orchestré, la mise en scène et le jeu des interprètes est lui aussi un atout pour ce spectacle.
 

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