Ce soir, les étoiles du cirque de Pékin illuminent le ciel Lillois. Un autre regard sur le spectacle vivant, ici chargé de poésie. Point d’animaux, encore moins de Monsieur Loyal, le public semble étonné alors que toute la troupe s’avance sur scène, dans un déluge de lumières. Li Ya, la fille de l’empereur, légende ancestrale chinoise reste davantage un prétexte à la mise en place d’un univers enchanteur qu’une réelle trame narrative. Un pari osé, mais qui ne donne pas entière satisfaction. Les interventions sporadiques d’un conteur laissent bien trop de zones d’ombre pour embrasser totalement le destin de cette jeune femme.
Mais le spectacle est roi. Les numéros s’enchaînent et émerveillent petits et grands. Les artistes en piste font preuve d’un engagement à toutes épreuves. Le chant du Phénix embrase la salle, prestation insensée que cet inédit numéro de balançoire! Lancés à dix mètres de hauteur et propulsés sur une distance de quatorze mètres, ces hommes donnent le grand frisson. Il faut le voir pour le croire : ahurissant !
Jusqu’à la déchirure est un superbe ballet aérien, un véritable moment d’émotion. Le couple enlacé dans une étoffe rouge soyeuse redonne son sens au mot grâce. Le public retient son souffle. Le temps est en suspend.
Autre instant enchanteur: Li Ya et le pommeraie. En équilibre sur un bras, la fille de l’empereur enchaîne les positions les plus inconfortables avec une aisance déconcertante. Lorsque la neige ruisselle sur son corps, l’émotion se fait davantage sentir. Un spectacle visuellement riche, marquant et précieux.
Les numéros prennent le temps de poser une ambiance cotonneuse. Les traditionnels ballets d’ombrelles et d’assiettes sont revisités pour davantage d’émotion. La parade finale en costumes (tous plus fantastiques les uns que les autres), fascine encore alors que les lumières se rallument.
Le Cirque de Pékin brille de mille feux. Et c’est des étoiles plein les yeux que sortent les chanceux témoins de ce splendide spectacle qui fera date.
