Boussole au Théâtre du Nord

Boussole.

Une nuit d’insomnie. Vienne. Frantz Ritter (joué par Olivier), musicologue, repart dans ses souvenirs. Avec lui, nous visitons Istanbul, Alep, Palmyre. Chacun de ses lieux lui rappelle Sarah, passionnée comme lui de l’Orient. Il revit leur histoire, faite de rendez-vous manqués, de non-dits. Au fil de la nuit, il amène la musique dans son histoire : quand l’Occident l’Orient, quelle musique naît alors ?

Sur scène, une chambre. Des partitions, des pages de livres au sol. Un piano, un violoncelle. Muhiddin Dürrüoglu et Marie Hallynck vont jouer pendant tout le temps de la représentation les morceaux que Frantz convoque : Schubert, Mozart, Beethoven, Brahms, Malher etc. Ce choix permet au lecteur de Boussole de comprendre mieux les nombreuses références musicales du roman de Mathias Enard (Prix Goncourt 2015) en les entendant, en les ressentant. Le propos de Frantz est alors plus vivant, plus incarné. Les musiciens sont ses complices, ils lui répondent, jouent pour lui, avec lui ; le texte et la musique se lient et font entendre la voix de l’Orient.

Les mystères de l’Orient fantasmé par l’Europe cèdent cependant la place à l’Orient moderne, ravagé par les guerres, par la destruction, par le fanatisme. A travers Frantz, c’est un plaidoyer humaniste qu’a écrit Mathias Enard et l’adaptation d’Emmanuel Noblet, qui a également récemment porté sur les planches le roman Réparer les vivants, de Maylis de Kérangal, permet de donner vie à cette parole tragique et en même temps pleine d’espoir, si les hommes trouvent leur boussole.

Au Théâtre du Nord le 16 octobre 2016

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