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Shaka Ponk au Zénith de Paris.


Se lever Shaka. Se coucher Ponk.

Mai 2006, Dring Dring. La rédac chef de Rock Magazine au téléphone.
« Noesis, la chronique du premier Shaka Ponk, ça te branche ? »
« Euh, là, tout de suite, non. »

Connard, Noesis.

Entre Shaka et moi, c’est une histoire de rendez-vous manqués. Le premier, le pire, c’est bel et bien cet appel de Rock Mag. Aujourd’hui encore, je m’en mords les doigts. De pieds, c’est te dire !
Le canard aurait pu être l’impulsion. Le coup de pouce salvateur. Mais non, après tout « qu’est ce que je vais foutre avec ce singe de merde ? ». Pardon. Mille fois pardon.

Deuxième raté. Le concert exceptionnel de La Cigale, en Juin 2011.
Troisième mésaventure. Main Square d’Arras. Triple hernie discale. Aïe.

On se dit qu’avec toutes ces histoires, je ne vais pas me louper sur ce Zénith. Bah même pas. J’oublie l’appareil photo.

Connard, Noesis.

Shaka Ponk , comment te dire ça avec des mots choisis, Lecteur ?
Tu commences à me connaître, tu sais que jamais je ne te raconterais de carabistouilles. Shaka Ponk donc… Des mots choisis… C’est juste un putain de groupe. Oui, c’est brutal comme amorce. Le genre de merde qui te rend accro, un véritable shoot, de la bonne, de la pure qui te décolle les tympans. Y goûter, c’est la dépendance assurée. Rarement musique n’a eu un tel effet euphorisant. C’est la sueur qui perle, l’excitation qui monte, l’hallucinogène qui t’emmène loin. Très loin.

Trois albums. Trois bastos en plein cœur. Bang Bang, my babies shot me down !

Les petits ont ramé et bouffé du bitume pour s’imposer. Les dates s’enchaînent. Des salles communales vides devant les potes et la famille jusqu’au Zénith de Paname, il a fallu en avaler de la vache enragée. Ne jamais perdre le cap, y croire. Toujours. La ligne de conduite est claire : retourner le cerveau. Assurer une performance vibrante. De la générosité, du cœur.

Oui, c’est une déclaration d’amour. Une vraie. De celles qui font rougir. Shaka Ponk m’a retourné. Tomber en amour pour un groupe, je n’y croyais plus. Ces fondus m’ont eu. Leur univers débordant d’influences accroche. Non, il te harponne. N’essaie même pas de lutter.

La révélation a été Gotta Get Me High (Bad Porn Movie Trax). Le trip aérien qui fait décoller.
« Tiens, ça me parle cette musique ! C’est quoi la lumière là-bas ? Creusons. »
Just A Nerd, quelques titres plus loin. On ne joue plus, on ne tourne plus autour du pot, on avoue ses sentiments. Ce groupe vient me chercher. La musique résonne, s’insinue. Le voyage intérieur est délicieux. Shaka Ponk veut vivre en moi. Soit. Laissons la bête prendre ses quartiers. Et crois-moi, Lecteur, un singe, ça prend vite de la place. Soyons clairs, la banane, je l’ai prise bien profond.

The Geeks and the Jerkin’ Socks. Troisième album. Encore plus abouti. La production est énorme. Un roller coaster, un Luna Park tenu par une famille de primates dégénérés. The Geeks and the Jerkin’ Socks, c’est « suck a fucked up mess ». La libération salvatrice, la galette que tu as attendue pendant des années en France. 
« C’est quoi ce truc ? Ils vont tout défoncer ! »
Les images s’entrechoquent. Avec Shaka, on se construit un monde à part. Une réalité alternative qui claque. On se lève avec Run Run Run, on se couche avec My Name Is Stain. On ne résiste plus. C’était perdu d’avance. 
Shaka Ponk et toi, ça sent le flirt sans fin.
 

Novembre 2011. The beast wanna say hell’o.

Le Zénith affiche complet depuis plusieurs semaines.
La victoire.
Shaka Ponk investit les planches comme si sa survie en dépendait. Le groupe donne, donne, donne. Jamais je n’avais vu une telle générosité. La proximité avec les petits singes est saisissante. Frah et Samaha semblent possédés. Ils vont chercher le public dans un fracas d’émotions.
Shiza Radio met le feu aux poudres. La fosse est tout bonnement broyée. Un animal fabuleux se met en branle. L’énergie est palpable. La musique agit comme un anabolisant. Le Zénith bouge comme un seul homme. Premier stage diving pour Frah. Samaha est hilare. Les gradins sont déjà debout. Au loin, carré VIP, Gaëtan Roussel se marre. Les écrans en mettent plein les mirettes. L’assistance est soufflée. La montée en puissance ne faiblira jamais.

« On a le cœur qui fait boum boum boum. On n’a jamais vu ça nous ! »

Frah n’en revient pas. Son groupe soulève Paris.
Chemises et T-shirts volent en contre bas. Les slams se mettent en place. Doucement. Il faut en garder sous le pied. Twisted Minda chasse Hombre Que Soy et donne le grand frisson. La batterie martèle le rythme, et Goz (le singe) prend toute sa démesure. Véritable membre du groupe, il harangue les fans, les invite à se lâcher.
Dont acte.
La folie s’empare définitivement de la place pour Sex Ball. Le joyeux bordel que met Samaha est indescriptible. Elle est partout, diabolique et sexy. Qu’il fait chaud ! Samaha, « la machine de guerre » descend en fosse, la sépare en deux. Une tranchée bouillonnante qui ne demande qu’à exploser à la moindre injonction de La Belle. Elle est au cœur du Zénith ; l’image est impressionnante. Sex Ball ? Pinball oui ! Les pogos claquent aux quatre coins de la salle alors que Samaha remonte sur scène, laissant derrière elle les corps se disloquer.

Dot Coma et ses ombres chinoises psyché, font encore monter la température. Derrière l’écran, le combat que se livrent Samaha et Frah est hallucinant. C’est bouche bée qu’on assiste à ce grand moment de live. Du pur plaisir. Et ça accélère encore… On ne se rend pas encore bien compte du monstre que ces cinglés là bas, sont en train d’enfanter.

Chaque nouveau morceau apporte son lot de surprises : la chorégraphie de Thriller assurée par Goz, les discours hilarants de Frah, Territorial Pissings qui s’invite sur la reprise de Kids In America, etc. Et c’est avec le même étonnement qu’on en prend plein les yeux et les oreilles. Des gamins au spectacle !

Le public est joliment mélangé. Du metalleux, du punk sur le retour, du quarantenaire, de l’émo, du rockeur, des kids sur les épaules de papa… 
« Vous êtes beaux. »

Dix huit titres joués à plein régime. Aucun répit.

Noir. Rappel. Un retour son supplémentaire est installé sur scène… Un retour son supplémentaire est installé sur scène… Il est là… Il est là ? Putain, il est là !
Bertrand Cantat rejoint « enfin » Shaka Ponk pour le toujours efficace Parabra Mi Amor. Là non plus, Lecteur, je ne vais pas te mentir. Les larmes coulèrent. Bertrand, c’est un pan de l’adolescence qui ressurgit. Le revoir, heureux. Le regarder, s’amuser. Bref. Merci Shaka Ponk. « On aime, nous aussi, l’avoir avec nous… »
Ensemble, ils reprennent Instant Karma. Comme il résonne différemment, ce soir ! Well, we all shine on… 


Zénith, Paris, 2011 : un concert historique qui aura sans doute les honneurs d’une sortie DVD. Des caméras partout, un public dingue, un groupe plus fort que jamais. La branlée.

Se lever Shaka. Se coucher Ponk.
Définitivement !


 

SHAKA PONK SERA EN CONCERT A LILLE, LE 03 FEVRIER 2012, AERONEF.
FONCEZ!

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