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Jain + Shake Shake Go + Camp Claude au Splendid – Paradis Artificiels 2016

La salle est pleine à craquer pour ce deuxième jour du festival Les Paradis Artificiels. Il ne fait aucun doute que la tête d’affiche de la soirée a largement participé à attirer les foules : depuis son passage remarqué aux Victoires de la Musique, la jeune Jain enchaîne les dates à guichets fermés. Mais ce soir, elle n’est pas seule : pour ouvrir le concert le public découvre les très prometteurs Camp Claude, suivi des Shake Shake Go.

A 20h pétantes, les trois membres de Camp Claude prennent place sur la scène du Splendid. A première vue, le mélange des styles est plutôt surprenant : la chanteuse franco-américaine, Diane Sagnier, vêtue d’une salopette en jean et d’un t-shirt vert pomme, est accompagnée de Mike Giffts au synthé, au style hip-hop américain, et de Léo Hellden à la guitare (guitariste de Tristesse Contemporaine), cheveux long et look rock’n roll. Le ton est donné : la musique de Camp Claude est une espèce de pop teintée de sons rock et électro. Les trois musiciens dégagent une énergie que les spectateurs ressentent dès les premiers titres. La musique est hypnotique, les rythmes obsédants. Les jeux de lumière s’accordent aux sonorités du groupe et les musiciens se fondent dans ces couleurs psychédéliques. Entre deux morceaux, la chanteuse annonce fièrement que le nouvel album Swimming Lessons est sorti il y a une semaine à peine. Le groupe, très complice, enchaîne les morceaux aux influences électro pop des années 80, parfois plus rock, le tout avec la voix moderne et posée de la chanteuse, qui n’est pas sans rappeler le timbre doux et mélancolique de Lana Del Ray. Sans s’y attendre vraiment, même si les sons électro pouvaient nous mettre la puce à l’oreille, un des morceaux propose un couplet entier rappé par Mike Kiffts. Le mélange des genres, les surprises de titres en titres, ont conquis le public du Splendid qui semblait presque frustré que le groupe s’arrête déjà de jouer. La chanteuse ne manquera pas de nous remercier d’être venu « aussi tôt ».

21h environ, le deuxième groupe de la soirée arrive sur scène. La salle continue de se remplir et la température monte. Les Shake Shake Go sont cinq : Poppy (la chanteuse) accompagnée de Marc Le Goff, Kilian Saubusse, Virgile Rozand et Toby Barnett. L’ambiance change radicalement : les lumières sont beaucoup plus chaudes pour accompagner la folk du groupe anglais. La chanteuse, comme à son habitude, porte un chapeau noir et est illuminée d’un sourire qu’elle gardera jusqu’à la fin du set. Le groupe prend un plaisir fou sur scène et cela se ressent. Leur folk pétillante réussit à faire bouger les premiers rangs du public qui tape dans les mains : l’énergie des Shake Shake Go est contagieuse. Le tube We are know entraine la foule, mais l’enthousiasme du public retombe légèrement entre chaque titre. Mis à part les titres connus (comme la ballade England Skies et Doors to Heaven), les morceaux n’ont finalement pas beaucoup de singularité. Ils s’enchaînent sans que l’on retienne une mélodie en particulier. La salle paraît moins conquise. On s’impatiente de voir arriver Jain et la plupart du public semble d’ailleurs s’être déplacée pour elle. Il devient compliquer de traverser la foule pour se chercher une boisson entre la fin du set de Shake Shake Go et l’arrivée de Jain : personne ne veut perdre sa place…

Aux alentours de 22h30 la protégée de Yodélice arrive enfin. Elle porte sa tenue fétiche, une robe noire à col claudine blanc. Elle est seule sur scène, accompagnée de sa boîte à rythme et entourée de cinq petits écrans. Ce décor minimaliste lui permet d’affirmer encore plus son partie pris d’allier technologie, effets (visuels comme sonores) et simplicité. L’excitation du public est palpable, les acclamations nourries confirment la popularité de la chanteuse. Jain enchaîne rapidement les titres de son premier album Zanaka. Chaque morceau possède une véritable puissance mélodique : là est sa véritable de force. Avec ses sons aux influences pop, folk, soul, reggae, on oublierait presque qu’elle n’a que 24 ans ! On lui pardonne donc volontiers les petites erreurs techniques (mauvaise synchronisation avec sa boîte à rythme à un moment) et le manque d’échanges avec le public à qui elle s’adresse très peu ou timidement. Grâce aux nombreuses dates à venir, la jeune toulousaine va sans aucun doute se roder à la scène. Aucun musicien donc pour l’accompagner, juste sa boîte à rythme qui diffuse des sons préenregistrés. C’est d’ailleurs une des frustrations de ce concert, les titres de Jain pourtant efficaces ne semblent pas exploités à leur maximum : il n’y a pas de véritable surprise ou de réorchestration des morceaux par rapport à l’enregistrement studio. Son dynamisme et sa puissance vocale ne suffisent pas toujours à combler le manque d’énergie que pourrait dégager des musiciens. Elle s’accompagnera tout de même à la guitare électrique pour la jolie ballade de l’album All my days, puis reprendra la guitare, cette fois acoustique, pour le tube que tout le monde reconnaît dès le premier accord Come. De nouvelles compos qui ne sont pas sur l’album sont aussi joués, c’est le cas de Paris (qu’elle introduit comme étant un hymne pour la paix, en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre), ou encore du titre très électro qui va clôturer le concert Dynabeat. Il est 23h30 quand Jain quitte la scène et promet de revenir très vite à Lille, le rendez-vous est d’ailleurs déjà donné le 7 novembre prochain à l’Aéronef.

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