Grand Blanc + Coeur Kaiju + Run! Run! Jump! Punch! à la Ferme d’en Haut

Alléchés par le retour de Grand Blanc dans nos contrées, nous voici à la Ferme d'en Haut, entourés d'un léger brouillard hivernal.

Chiptune en antipasti

On n'a pas le temps d'y penser longuement : le concert commence à l'heure et Run! Run! Jump! Punch! (oui, avec les points d'exclamation) a drainé un public local amateurs de geekeries en tous genres. On pouvait craindre un énième retour des musiques 8-bits et... surprise immédiate, le groupe dépasse largement ces frontières. Jouant malicieusement avec les codes, le trio lillois propose du rock aussi rafraichissant que leurs pochettes d'albums. Le groupe utilise certes des références et des sons bien ancrés dans le chiptune mais propose une musique pop-punk renversante en plus d'acquérir immédiatement la sympathie du public. La soirée démarre bien.

New wave en primi piatti

Il n'y aura pas de fausse note ce soir, on change simplement progressivement d'ambiance. Les membres de Coeur Kaiju sont bien rôdés, déjà parce qu'ils jouent depuis plus d'un an et parce que ses membres, Tim Placenti, Jérémy Cuvelier et Thomas Berthelot, étaient auparavant réunis dans plusieurs groupes, dont Okay Monday ou Esplanades, qui avaient largement foulé les scènes de locales à internationales. Changement de projet toutefois avec une pop soufflant encore plus vers la new wave, et bien plus de textes en français qu'auparavant.

C'est ultra catchy, le concert se déroule tout seul et on ne s'ennuie pas une minute. Pas de confusion, on est bien en 2023 et la pop qu'ils proposent bien actuelle : pensez plutôt à la fougue de Gossip.

Grand Blanc en secundi piatti et pour le dessert

En ce qui concerne Grand Blanc, on se souvient encore localement de la claque monumentale de leur concert à la Condition Publique à l'occasion du festival Pop Factory. C'était l'époque de la sortie du single "Ailleurs", et cela semble remonter à loin, tant le groupe a évolué depuis. Leur dernier album Halo semble presque le négatif de Mémoires vives, sorti en 2016 et qui n'a pas pris une ride. Contre les néons on a troqué des champs de fleurs, et même le look des membres a évolué.

L'ensemble est d'une douceur exceptionnelle, réponse duveteuse aux périodes de confinement et de mises à l'écart. Et si on ne savait pas forcément quoi faire de cet album, on y va à la confiance car on sait que cela sera bien - le groupe est toujours bon sur scène. Grand Blanc n'ont jamais cherché à être dans le vent et ont eu le bon goût de se préserver de ces cercles, peut-être par une éthos profondément alternative (ils disaient "naïve" en interview). On les retrouve plus sincères et touchants que jamais et cela vise directement le cœur. En attendant on les remercie pour avoir mis un peu de printemps dans notre hiver.

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