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Gothic Festival – Jour 2 – DAF, Blutengel, The Klinik, Diorama, Henke & more

Gothic Festival 2009 - Jour 2

Gothic Festival 2009

Le samedi démarre très en douceur, avec un peu plus de visiteurs que la veille. Le jeu du jour consiste à repérer les messages les plus drôles ou décalés sur les t-shirts pendant les pauses (on apprend au passage que "Gott ist ein DJ", et par "Gott ist ein Mädchen" - oui on révise indéniablement son allemand au Gothic Festival). Sur la petite scène, XMH ouvre la danse avec de l'electrogoth assez classique. L'influence d'Hocico se fait sentir scéniquement et il sera bon de les revoir dans quelques années. Les Neerlandais tournent beaucoup cette année et passeront d'ailleurs au Coquin en octobre.

Drôle de look pour Gordon et Chris de Miss Construction qui nous ont habitués à plus de sobriété. Leur musique industrielle est toujours aussi efficace. Le groupe ne fait pas toujours dans la dentelle ("Fuck you, bitch", joli titre et "chorégraphie" qui va avec), mais si on aime l'electrogoth on est servi. Rien de très surprenant pour qui écoutait Terminal Choice mais leur Kunstprodukt est diablement bon sur scène.

Si Monolith est le projet solo d'Eric van Wonterghem de Klinik, sa musique se révèle plus portée vers la techno et le harsh ambient que son groupe précédent. Ici pas de chorégraphies ou de looks extravagants mais une musique industrielle énergique et très construite. Passionnant.

La voix profonde de Rob Vitacca se révèle plus sur scène que sur CD où la production était vraiment trop mainstream. Il s'agit clairement de rock gothique et le groupe fera donc probablement fuir les amateurs de métal à grosses guitares mais Lacrimas Profundere n'a pourtant pas à rougir de la maîtrise de celles-ci. A réserver aux amateurs du genre mais pas mauvais du tout.

Spiritual Front aura probablement ravi les fans de folk. Le groupe semble sorti d'un vieux film de Fellini et présentent un néo-folk expérimental et un peu trop doux et mélancolique pour qui a suivi l'épisode chevelu précédent. Ils trouvent cependant leur public tandis que nous déclinons et c'est bien aussi le principe du festival.

Sur la grande scène, The Birthday Massacre a sorti le décor. Jamais vus sur scène à ce jour : on reste dubitatif devant les lapins et la remise en mémoire du look émo des musiciens ne présagent rien de terrible. La fanbase qui les attend est assez impressionnante. Musicalement, le groupe est globalement pop, entre synthrock et postwave, parfois néo-métal. Finalement, les sons atmosphériques ne sont pas désagréables. Les Canadiens déploient surtout une énergie incroyable et chacun y trouve son compte.

Pour Winterkälte, on recule un peu, voire beaucoup. Malgré les protections auditives, le son est trop fort (pas assez, diront toujours certains). La musique est intéressante, tout un concept, globalement powernoise. Vous vous rappelez des morceaux pré-Grauzone de Stephan Eicher (Noise Boys, etc.). Le même genre expérimental minimal bruitiste, en carrément plus bourrin et plus éloigné de la Neue Deutsche Welle. De l'IDM pur jus.

On entre ensuite dans la logique étrange d'un concert d'Oswald Henke, drôle de personnage, tout bonnement captivant. Il alterne des morceaux d'Artwork, d'Erblast et de Goethes Erben. Le show démarre en douceur, expérimental, étrange. Les textes sont en allemand, ce qui peut refroidir un peu, quoi qu'on prend vite l'habitude (et c'est même dommage alors de ne pas maîtriser la langue, germanophones jetez un coup d'oeil aux paroles, petits bijoux gothiques). Le charisme d'Oswald Henke est indéniable et les mises en scène intriguent : il est impossible de quitter le spectacle des yeux. Le superbe et très travaillé Himmelgrau par exemple prend une autre dimension sur scène. Le concert passe rudement vite, avec au passage des versions de très anciens morceaux.

Diorama est fort attendu et Torben Wendt a son petit fan-club. Les morceaux semblent plus pop que dans le souvenir, plus proche d'Erasure que de DAF, qui sont pourtant fans. L'atmosphère est changeante, entre balades et passages sombres, à l'image des paroles.

Si vous vouliez de l'inquiétant, The Klinik en apporte une dose. Le show est survitaminé, plus étrange que celui d'Absolute Body Control l'an dernier (Dirk Ivens toujours). Comme depuis leurs débuts, bandages et longs manteau de cuir noir sont de sortie. L'EBM est terriblement froide, terriblement efficace aussi : un des meilleurs concerts de la journée.

Sur la petite scène, un décor fantastique a été installé pour Blutengel. Ambiance vampirire, maquillages à l'appui. On assiste à un spectacle complet, au delà du concert, avec bon nombre de danseuses et performers : des chorégraphies, du feu, de la jonglerie, beaucoup de costumes et de mise en scène. Même sans rentrer complètement dans le concept, le show est très impressionnant et plutôt amusant. Chris, comme Ulrike ou Constance, prennent leur rôle au sérieux pour ce qui est de la performance mais les voir sourire rassure sur le côté non premier degré.

Ce deuxième jour de festival se clôt avecDeutsche Amerikanische Freudschaft (ou plutôt D.A.F.). C'est une grande première pour nous puisque le duo allemand ne s'est pas produit sur scène pendant de nombreuses années. La performance est à l'opposé du son : là où leur Neue Deutsche Welle est froide, minimaliste, Robert Görl est très expressif même derrière sa batterie. Quant à Gabi Delgado-Lopez, il y a de quoi être époustouflé par sa capacité à donner : vocalement c'est impeccable (et encore une fois on révise son allemand avec les textes mélancoliques et rageurs), physiquement également et il y a cette chaleur humaine que l'on n'attendait pas et qui fait toute la différence. "Als wär's das letzte Mal" ("comme si c'était la dernière fois"), comme s'intitule leur tournée. Bon nombre des titres de Alles Ist Gut sont joués : Sato Sato, le hit Der Mussolini, Alle Gegen Alle, mais également des titres un peu moins connus (Kebabträume) qui remportent un bon succès. Après un premier rappel, devant l'insistance de la foule, le duo revient pour un rappel surprise, demande au public ce qu'il veut écouter. Divers titres fusent rapidement et c'est finalement le petit bijou Der Räuber und der Prinz (conte moderne narrant la rencontre et l'amour d'un voleur et d'un prince) qui l'emporte, pour notre plus grand bonheur. Un concert extrêmement chalheureux qui clôt en beauté cette journée plus contrastée.

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