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Godflesh + VΔTICΔN à l’Aéronef

Quand Dionysos rencontre Apollon, ça fait des étincelles !

Il est 20h30 quand j’arrive à l’Aéronef et c’est à ce moment que Vatican entame sa performance. Introduction musicale martiale et musiciens stoïques conduits par un chanteur vêtu d’un tablier rouge aux armes d’un distributeur de houblon fermenté. L’ambiance intime oscille entre Killing Joke et les Garçons Bouchers. Très vite, Bacchus sort du plateau pour envahir un public pris à partie entre quatre yeux, six ou plus pour certains qui n’en sont pas à leur première pinte. Sa poésie contondante frappe les cerveaux au rythme des tambours barbares. On est lundi, on aimerait pogoter comme au temps des Bérus, mais le week-end a été bien chargé pour beaucoup et on rentre timidement dans la transe mais de bonne volonté. L’important reste quand même d’être là pour témoigner d’une expérience artistique qui tutoie la folie. Après une grosse demi-heure de transe dionysiaque, le set se conclue dans une reprise de l’intro de quelques mesures tandis que le Bobby Lapointe du punk s’empare des platines pour alimenter de bon gros métal le changement de plateau en vue de Godflesh.

Setlist : Wurst - Paste - Vasomotoris - Dilling - Mutatis - Dark - Hawai

On étanche sa soif, certains boivent peut-être pour oublier ou mieux s’en souvenir, d’autres sortent pour contempler le ciel nocturne et se rappeler qu’ils sont bien sur Terre et non dans une dimension démoniaque où un nain et un géant leur offriraient un café car les hiboux ne sont pas ce qu’on croit.

À notre retour, le plateau est réduit à sa plus simple expression : un écran où sont projetées des images religio-industrielles, deux amplis, un ordinateur sur une table, deux guitares sur leurs valises respectives dans une lumière en contre où s’avancent GC Green et JK Broadrick tels des ombres. Deux musiciens, un public chaleureux et les ondes telluriques de la machine Godflesh que plus de vingt cinq ans de carrière n’ont pas rouillé. La salle est secoué sauvagement par les titres les plus récents comme les reprises des plus anciens. Malgré le début de semaine et l’heure tardive, peu sont économes en calories pour exprimer leur joie commune de vivre une date légendaire de la musique underground. Est-ce du métal ? Est-ce de la cold wave ? Est-ce un avion ou un oiseau ? Ces questions disparaissent dans la gigue brutale qui s’improvise dans la fosse. Une heure et demi environs et quelques litres de sueur plus tard, l’office prend fin pour un public à qui il ne reste plus qu’à lécher ses lésions cérébrales et essuyer le sang qui dégouline des tympans.

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