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Festival les Inrocks à l’Aéronef – The Vaccines + Electric Guest + Poliça + Phantogram – Michael Kiwanuka + Willy Moon + The Bots + Wild Belle

Jeudi 8 novembre 2012. Jour 1.

19h30 : Poliça. Début du premier concert. On est ponctuel à l’Aéronef pour le premier jour du festival Les Inrocks. Mais à cette heure-là, tous les spectateurs ne sont pas sortis du travail et ça se voit. La salle est au tiers remplie quand débute Poliça et son électro pop envoutante. Ils sont quatre sur scène : un bassiste, deux batteries et la sublime chanteuse Channy Leanagh. Combo original et intéressant pour une performance qui a tenu en cinq titres. Juste ce qu’il faut pour nous donner envie d’en entendre davantage. Les retardataires peuvent regretter d’avoir raté une jolie parenthèse soul.

20h15 : Phantogram. Eux sont trois sur scène. Clavier/chant, guitare et batterie. Sur la même lignée que Poliça, une voix suave et sensuelle nous promène dans une électro pop bien pensée, mettant nos oreilles en alerte permanente. La richesse des sonorités synthétiques mélangées au timbre de la brune a beaucoup plu. Bien joué de la part de la programmation.

21h00 : Electric Guest. C’est dommage. La première déception du festival. Et pourtant ils partaient vainqueurs, les gars de Los Angeles. Avec la bonne tête du chanteur Asa Taccone, un son soul/folk teinté d’électro accrocheur et un vidéo clip (This Head I Hold) drôle et créatif, Electric Guest avait tout pour marquer les esprits lors du festival. Et pourtant, après constatation d’un problème récurrent de placement de voix, on s’aperçoit aussi d’un manque d’énergie scénique impropre à ce qu’ils dégagent. Cette troisième performance aurait du être celle de l’éveil (réveil ?) du public. Il n’en fut rien. Set correct, mais un goût amer dans les oreilles.

22h00 : The vaccines. La salle est relativement bien remplie pour assister au dernier concert. Les quatre anglais, formés en 2010 et auteurs d’un bien accueilli premier album, envoient un indie rock calé et efficace. Le public est manifestement venu voir leur prestation. Les gars sont à l’aise sur scène, ça se sent et ça fonctionne avec le public.

La première journée du festival démarre en douceur. Quatre concerts homogènes dans leur ensemble. Une bonne influence, aussi. Allez, on va se coucher et on revient demain pour une scène qui s’annonce un peu plus énervée.

Vendredi 09 novembre 2012. Jour 2.

19h30 : The Bots. Un duo de frères (15ans et 18ans) stupéfiants de fraicheur ! Il faut les voir sur scène pour apprécier pleinement leur énergie musicale. Les deux phénomènes sont parfaitement complémentaires. Ils prennent et partagent l’espace avec aisance : pas de gêne chez ces frangins talentueux. Ils sont à l’aise, nous aussi. Ils sont bons et créatifs, nous leur rendons bien. Malgré un taux de remplissage honteusement bas en ce début de deuxième journée, l’échange s’est fait. Techniquement, ça cafouille un peu, ça couine, ça grince et c’est ce qui fait leur charme. Ainsi soit-il pour jouir de leur punk rock minimaliste. Le plus âgé (guitariste) saute, se plie, bouge dans tous les sens et se régale à chaque instant. Plaisir communicatif. Le plus jeune (batterie), qui ne se fait oublier ni entre les morceaux, ni pendant, se déchaine aussi allégrement. Leur set est au final faussement brouillon, parce qu’ils savent bien ce qu’ils font. On souhaiterait presque qu’ils ne gagnent pas en maturité pour ne rien perdre de leur éclat. On n’a pas fini d’entendre parler d’eux.

20h25 : Wild Belle. Ils sont cinq sur scène. Reggae folk. C’est l’association des genres qui nous vient à l’esprit. Pas désagréable. Nathalie Bergman a une vois magnifique. C’est indéniable. Un timbre captivant et puissant. L’emprunte des grandes dames.

21h20 : Willy Moon. Waouh ! Quatre sur scène : une voix, une guitare, une batterie et… un scratcheur. Combo intéressant et original. On nous sert un rockabilly du sud des États-Unis samplé. Ambiance crooner, vaudou et marécage. Vous connaissez Jace Everett ? Chris Isaac ? Dj Pone ? Vous mettez tout ce beau monde dans un shaker, vous secouez bien fort et vous obtenez Willy Moon. Servez bien chaud et dégustez. Le rock est bon. Le chanteur, show man, est très efficace. La guitariste et la batteuse, en plus d’être douées, n’oublient pas d’être sexy. On est dans le sud et il fait chaud, souvenez-vous. Ils enchaînent les titres qui pourraient tous devenir des tubes. Le rythme est élevé, ce crooner-là n’est pas venu chanter des slows, le public aime. Quant au dj, pièce rapportée à un combo rock traditionnel voix-guitare-batterie, il s’est fait discret, avec intelligence.

22hh10 : Mickael Kiwanuka. Dernier concert de cette dernière journée. Autrement dit, le clou du festival. La salle est loin d’être comble (un bide?). Mais les spectateurs ne sont pas là par hasard. C’est pour Mickael Kiwanuka (MK) qu’ils sont venus. Pour reprendre l’édito de l’Aéronef : « avec MK, tout est affaire de voix ». C’est le moins que l’on puisse dire. Le band ne transcende pas par son charisme et sa présence visuelle. Quant à MK, à la pauvreté scénique manifeste, il peine à retranscrire en live l’émotion suscitée sur disque. Du cœur, de toute évidence, mais pas de feu. La prestation plait toutefois au public. C’est bien le plus important.

 

Bilan mitigé pour le festival. De bonnes prestations mais entachées par une fréquentation très décevante, en particulier le deuxième jour. Des agréables surprises (Willy Moon, The Bots) et des déceptions (Electric Guest). Timing parfait et bonne orchestration de l’Aéronef. Le programmateur du festival Les Inrocks devra tout de même réviser sa copie pour l’année prochaine et tenter de corriger le manque d’influence de cette session. Mais au final, on s’est bien régalé sur huit concerts. Les absents ont bien eu tort.

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