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Songbook : Benjamin Biolay & Melvil Poupaud au Théâtre Sébastopol

Quoi de mieux pour terminer l’année que de retrouver le charme incommensurable et la voix veloutée du dandy Benjamin Biolay, idéale pour lutter contre les premières fraîcheurs hivernales.

Un Songbook construit comme un véritable long métrage

Artiste aux multiples talents, le lyonnais arrive une fois encore à nous prendre à contre-pied. Il a en effet fait  le choix de laisser la majorité de son répertoire au vestiaire pour endosser le costume d’illustrateur d’un spectacle entièrement bâti autour de ses compositions extérieures et de morceaux ayant jalonné son parcours. Car on le sait Benjamin Biolay sait composer pour lui mais surtout pour les autres, en témoignent d’illustres muses telles que Vanessa Paradis, Elodie Frégé ou encore Chiara Mastroianni pour ne citer qu’elles.

Construit comme un véritable long métrage, ce Songbook se devait alors d’être partagé avec un acteur de talent. Dans la famille Poupaud, après le premier frère Yarol la veille, je demande le deuxième, Melvil. Borsalino vissé sur le crâne, ce dernier manie avec dextérité batterie, basse et autre guitare sèche afin de nous faire allègrement osciller entre rythmes séraphiques et atmosphères plus habitées.

Confortablement installés dans nos fauteuils rouges, nous n’avons alors aucun mal à nous plonger dans l’univers de cet inédit binôme, entamé tambour battant par un hommage à Henri Salvador. Les références aux grands noms ayant donné à la Chanson Française ses lettres de noblesse vont être en effet omniprésentes. Que ce soit avec Nino Ferrer et sa Rua Madureira, Brassens et son Maman, Papa ou encore Moustaki et sa Solitude, les amateurs de beaux textes seront servis.

Un voyage entre divers styles musicaux et diverses émotions

Aussi à l’aise à la guitare qu’au piano ou à la trompette, Benjamin Biolay ponctue régulièrement ses interventions en contextualisant le morceau et son parolier, comme le serviteur qu’il est à ces immenses auteurs. Et c’est tout à son honneur.

L’on se plaît à taper du pied sur Tout mais pas ça interprété en duo, ultime clin d’œil à Hubert Mounier, comparse de toujours et lui aussi lyonnais. On frémit devant la voix suave de Melvil Poupaud sur la Vanité, au départ écrite pour Juliette Gréco. On savoure enfin une version aussi épurée du Jardin d’Hiver, guitare bossa et batterie jazzy. Bref on voyage entre diverses émotions ce soir, et ce pour notre plus grand plaisir.

Toujours complice, le duo jubile avec un sketch faussement improvisé autour du Tu t’laisses Aller du grand Charles, un moment délectable. Inutile de préciser que le public lillois ayant répondu en masse à l’appel du sieur Biolay est sous le charme. En attestent les applaudissements de plus en plus soutenus sur Miss Miss ou la reprise aux accents disco du Grand Sommeil de Daho qui fait littéralement lever la salle comme un seul homme.

La B.O d’une vie autour du patrimoine musical hexagonal

La Jolie Môme chère à Ferré finit de faire chavirer ces demoiselles et nous convainc dans l’idée que le lyonnais a su divinement arranger ce Songbook idéal afin de nous faire partager la B.O de sa vie. Melvil Poupaud n’est toutefois pas en reste avec Me voilà Seul ou Dans la chambre d’Agate, nous faisant dire que ce dernier pourrait sans la moindre gêne reproduire cette incartade musicale plus souvent.

Le temps de siroter un ballon de rouge disposé près d’une platine vinyle et Benjamin Biolay retourne au piano pour de sublimes versions de ses hits la Superbe et Ton Héritage, agrémentées toutes deux d’accordéon.

Hélas il est déjà temps de refermer ce Songbook et de quelle manière avec un tango dans le plus pur style argentin d’abord, un dernier clin d’œil à Gréco ensuite et un inattendu…Vive le vent enfin ! Et quel cadeau nous auront fait ces deux dandys voyageurs que cette parenthèse enchantée autour du patrimoine musical hexagonal. Un trésor d’élégance, de classe et de rythmes chauds bref un moment unique aux sensations intenses comme seul Benjamin Biolay sait nous les procurer.

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