Né à Lille fin 2022 sous l’impulsion de Nox, musicienne à l’imaginaire foisonnant, Nightfall District s’impose déjà comme l’un des projets les plus singuliers de la scène émergente. Entre rock, blues, jazz, folk et effluves cinématiques, le groupe construit un univers hybride, nourri de contrastes et d’errances poétiques. Plus qu’un nom, Nightfall District est un lieu : une ville fantasque et crépusculaire, suspendue entre les époques, où se croisent des personnages tourmentés, rêveurs ou désabusés. Leur premier EP, sorti en septembre, en ouvre les portes et invite à une déambulation sensible, portée par des mélodies éthérées et des riffs aux couleurs multiples. Rencontre avec un quatuor qui transforme chaque chanson en voyage intérieur, et chaque écoute en immersion totale.
Comment s’est formé votre groupe Nightfall District et qu’est-ce qui vous a inspiré pour son nom ?
Nightfall District, c’est un groupe pop rock lillois que nous avons fondé fin 2022 sous l’impulsion de Nox, notre autrice-compositrice principale et leader du projet. À ce moment-là, elle cherchait à rassembler des musiciens capables d’explorer avec elle un univers musical riche et multiple, mêlant rock, blues, jazz, funk, folk, progressif, classique… C’est au fil des rencontres que l’équipe s’est formée, avec l’arrivée de Léo Julien, Antoine Vandevoorde et Justin Tonnel. Peu à peu, le projet a pris forme.
Notre style se distingue par un goût assumé pour les mélanges de genres et une identité crépusculaire, onirique et aérienne. Chaque morceau est pensé comme un récit : une réflexion, une fantaisie, un tableau, un voyage.
Et Nightfall District, pour nous, ce n’est pas seulement un nom de groupe. C’est aussi un lieu conceptuel, un espace imaginaire situé quelque part entre le passé et le futur, la ville et la nature, le réel et le songe. Une entité dotée d’une âme, capable de provoquer rencontres, histoires, retrouvailles, déchirements, libérations ou aliénations.
Cette ville-monstre déploie son atmosphère singulière dans un labyrinthe d’artères et de ruelles plongées dans une pénombre permanente. Ce décor archéofuturiste devient le terrain de notre musique, une invitation à une immersion hors du temps portée par des riffs colorés et électrisants, et par des mélodies éthérées.
Notre style se distingue par un goût assumé pour les mélanges de genres et une identité crépusculaire, onirique et aérienne. Chaque morceau est pensé comme un récit : une réflexion, une fantaisie, un tableau, un voyage.
Nightfall District
Quelles sont vos Influences musicales ?
Nos influences sont très variées, et c’est précisément ce qui fait la richesse du projet !
À titre personnel - pour moi, Nox - mon parcours musical est assez atypique. J’ai commencé par un cursus en école de musique près d’Orléans, ma ville natale, avec la trompette comme premier instrument. Cela m’a plongée très tôt dans la musique classique, baroque, romantique, ainsi que dans les compositions étudiées en conservatoire. J’ai aussi été marquée par la musique de film et les pièces orchestrales grâce à mes années d’harmonie.
Par la suite, ma relation à la musique est devenue beaucoup plus organique et personnelle, tournée vers le rock, le jazz, le folk et le blues. C’est également à ce moment-là que le piano a pris le dessus sur la trompette et est devenu mon instrument principal. Mon arrivée à Lille y a contribué : la proximité avec la culture britannique que j’admire énormément, et l’envie d’une approche plus artistique, moins institutionnelle, ont façonné ma manière de composer.
Parmi les artistes qui m’ont marquée, on peut citer : David Bowie, The Police/Sting, The Doors, The Velvet Underground, Queen, Electric Light Orchestra, Neil Young, The Stranglers, Belle and Sebastian.
Toutes ces influences se retrouvent dans nos compositions, mêlées aux différentes couleurs musicales que j’aime explorer, imprégnées de mon imaginaire et d’une forme de mélancolie propre à ma nature introvertie.
À cette vision viennent s’ajouter les influences de Léo (guitare) et Antoine (basse), tous deux multi-instrumentistes issus de la scène métal, ainsi que celles de Justin (batterie), qui vient de la scène punk-rock. Chacun apporte ainsi sa signature dans les arrangements et le sound design, ce qui enrichit encore davantage l’identité du groupe.
Vous chantez en anglais, pourquoi ce choix et quelles sont les thématiques abordées dans vos chansons ?
Le choix de l'anglais en musique s'est imposé presque comme une évidence étant donné nos influences très majoritairement anglosaxonnes ainsi que le style de musique que nous créons. L'anglais phonétiquement a un énorme potentiel mélodique avec ses voyelles longues et ses consonnes aspirées. Son universalité permet aussi d'aller toucher un public au-delà de nos frontières, même si la raison principale reste une affection profonde pour cette langue -ce qui ne m'empêche pas à titre personnel d'aimer beaucoup la langue française, mais je préfère la réserver à d'autres explorations comme l'écriture d'histoires-.
Les thématiques pouvant être abordées dans les chansons sont nombreuses, mais surtout celles qui reviennent peuvent être abordées de manière très différentes. Parmi les plus récurrentes, on retrouvera : l'aliénation / la liberté, la rêverie, la peur du temps qui passe, la recherche d'inspiration, les relations humaines, certaines questions ouvertes sur la société humaine en général ou spécifiques à notre époque Ces thématiques sont toujours déclinées sous forme d'histoires qui se déroulent dans le Nightfall District avec des personnages qui se côtoient sans jamais vraiment se rencontrer pour autant.
[Notre EP] constitue une première introduction à l'univers et propose un cheminement entre différents tableaux où l'on peut suivre tantôt la folie des grandeurs d'un business man (Sales Director), les cavales d'une voleuse sarcastique sans le sou (Street Rat) ou alors les déboires amoureux d'un certain John (Hedge of Thorns)...
Votre 1er EP est disponible depuis mi septembre, pouvez-vous nous le présenter et dire quelques mots sur le visuel ?
Nightfall District est le 1er EP éponyme du groupe, sorti le 5 septembre 2025. À travers ses 5 titres aux couleurs musicales mouvantes, il esquisse les contours de la ville crépusculaire où se croisent des figures en errance, tiraillées entre fuite et abandon, entre rêve et réalité.
Il constitue une première introduction à l'univers et propose un cheminement entre différents tableaux où l'on peut suivre tantôt la folie des grandeurs d'un business man (Sales Director), les cavales d'une voleuse sarcastique sans le sou (Street Rat) ou alors les déboires amoureux d'un certain John (Hedge of Thorns)...
Cet EP a été produit en collaboration avec le Studio C&P (Hallennes-lez-Haubourdin) et Audioblend (Roubaix). La cover a été réalisée avec talent par le graphiste Ben Fligans, travaillée à partir d'un cliché de la photographe Sandra Ziane.
Comment se profile cette fin d'année et 2026 pour vous ?
Ce début d'automne a été très riche en nouveautés pour nous. Nous avons fin septembre tourné un clip sur le titre The Jobless Man Blues, dirigé par le réalisateur lillois Charles Blondelle et produit par l'association Dick Laurent. Le tournage a réuni une trentaine de professionnels de l'audiovisuel de la région. Nous avons été soutenus par Pictanovo (Région Hauts-de-France) avec le Fonds Emergence sur ce projet. Le clip, actuellement en phase de montage, sera diffusé en fin d'année à l'occasion d'un ciné-concert dont nous communiquerons prochainement le lieu et la date.
Nous sommes en ce moment en train de préparer de nouveaux morceaux et nous annoncerons prochainement de futures dates de concert, certaines en collaboration avec d'autres artistes de la scène émergente lilloise.
Photo principale : © portra.62
