Ces derniers temps, beaucoup de cafés-concerts avaient reçu la visite des municipaux pour nuisances sonores, mettant en péril leur programmation à venir, et leur avenir aussi, par la même occasion.
« La Chimère est au regret de vous annoncer l’arrêt des concerts jusqu’à nouvel ordre. » postait récemment sur Facebook le responsable du lieu. La raison ? Une plainte du nouveau voisinage, importuné par le niveau de décibels. Depuis, les messages d’organisateurs/groupes/habitués se multiplient, apportant leur soutien à la salle, mythique dans le milieu du rock nordiste.
Les années passent et le combat « voisins vs concerts de proximité » reste le même, malgré la volonté des bars de se mettre aux normes. Subventions insuffisantes (ou inexistantes) et apport personnel inenvisageable, rares sont les structures capables de surmonter l’obstacle financier. Cinq ans plus tôt, la Rumeur avait témoigné de son investissement sur Lille La Nuit.
Bertrand, responsable du Caf&Diskaire, s’est retrouvé confronté au problème il y a quelques années : « Voyant des fumeurs devant, des policiers étaient passés ici, avant de voir qu’un concert avait lieu. C’était du rock assez calme, mais ils m’ont quand même signalé qu’une étude acoustique était obligatoire pour un show amplifié, quelle qu’en soit la nature ». En se renseignant, Bertrand réalise l’ampleur du budget nécessaire : environ 1 500 euros pour la première étude, le montant total des aménagements, puis une seconde étude de validation… sans compter les contrats Sacem et la montagne de paperasse à gérer. « Le live n’est pas la vocation première du café, donc j’ai fait une croix sur l’électrique, mais on accueille quand même de temps en temps des showcases purement acoustiques. »
Alors que beaucoup sont forcés de se plier aux règles, d’autres se révoltent auprès des élus, comme dans cette lettre ouverte aux maires de Lille et de Rennes, prenant partie de la scène musicale « non-officielle ». Dix ans après la manifestation lancée par le Carré des Halles revendiquant la légitimité des bars-concerts, il se pourrait bien qu’un nouveau vent d’indignation souffle sur la métropole lilloise…
Dix ans plus tôt, le bar le Carré des Halles lançait
une manifestion en faveur du concert de proximité.