Un film d'Ivan CALBERAC (sortie officielle : 01/07/09)
Dans une France où un couple sur deux finit irrémédiablement par se séparer, la thématique du divorce est devenue outrageusement récurrente. « Le divorce est devenu aujourd’hui une banalité statistique » (Ivan CALBERAC/réalisateur). La séparation, la garde alternée, les conflits et les réconciliations (éventuelles) sont des réalités vécues par tant de familles qu’elles sont désormais complètement approuvées par la société contemporaine.
Néanmoins, au cinéma, il est possible de concevoir ce problème au cas par cas. Dans Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires), il est abordé ponctuellement, sous l’exemple isolé d’une famille « normale ». Il y a François (Bernard CAMPAN), père de famille attachant, humaniste et non violent, Marjorie (Mathilde SEIGNER), mère moderne, incapable de pardonner les écarts de son mari, Léa (Bertille CHABERT), ado recroquevillée et désabusée par un système familiale qu’elle ne comprend plus, et enfin Maxime (Jean-Baptiste FONCK), petit protégé que la séparation dépasse.
Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires) est en fait une chronique de l’année scolaire que précède le divorce des deux parents. Léa, alors élève de cinquième, va découvrir des vérités qui vont bousculer ses convictions sur le monde : la séparation, la double vie, les beaux-parents. Bertille Chabert (première apparition au cinéma) est impeccable dans le rôle de l’enfant précoce, héroïne romantique et donneuse de leçon. Dans la lignée de Juno, Léa a un regard posé, critique et acerbe qui lui octroie une intelligence pure et avérée.
« On donne trop rarement la parole aux enfants » (Ivan CALBERAC).
Il est évident que la thématique du divorce ne se suffit pas à elle-même, elle permet uniquement la traite de sujets subjacents. Ici, c’est la difficulté de vivre une histoire d’amour sans exemple parental solide qui est soulignée. Au cours de sa relation amoureuse (la première) avec Hugo (Keyne CUYPERS), Léa va prendre conscience des obstacles et incohérences susceptibles de régner au sein d’un couple (la déception, le déni, la haine, le pardon). Cette prise de conscience est incontestablement la première étape vers l’âge adulte, la perte de l’innocence.
« J’avais envie depuis longtemps de faire un film racontant l’histoire d’une jeune fille de 12-13 ans, cet âge charnière où l’on quitte soudainement l’enfance pour basculer dans l’adolescence. C’est un moment de la vie où chaque chose marque mille fois plus, parce que tout change, qu’on est déstabilisé, à vif, particulièrement sensible » (Ivan CALBERAC).
Malgré ses nombreuses imperfections, Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires) est un film emprunt de vérités et d’actualité. Ça n’est pas une révolution, « je ne suis pas Ken Loach » (Ivan CALBERAC) ; c’est un segment de vie, une réalité dessinée, une vérité douloureusement comique.